Comme nous l’évoquions à la fin d’une précédente recension, c’est sur un quai bercé par une brise marine légère que nous retrouvons avec plaisir Anne-Marielle Wilwerth. Un nouveau recueil qui ne pouvait trouver plus bel ancrage que l’enseigne des éditions Bleu d’encre tant les nuances de la couleur bleue semblent iriser l’œuvre de l’auteure. Un bleu peut-être plus dilué ici que dans le dernier livre, Ce que le bleu ne sait pas du fragile, paru en 2019, un peu plus flou, plus léger qui irriguerait des ciels ordinaires où flânent des funambules. C’est donc en empruntant à la palette du peintre son bleu outremer qu’Anne-Marielle Wilwerth poursuit l’édification de sa cathédrale de silence. Chaque recueil venant d’une certaine manière et presque paradoxalement…
L’hiverest une vaste clairièreoù la neige minutieusementdéplie son ineffableAnne-Marielle Wilwerth continue ici, avec ce dernier recueil, Les miroirs du désordre, d’explorer son archéologie du silence. On y retrouve les thèmes chers à l’auteure qui n’a de cesse de creuser, de circonscrire, d’ouvrage en ouvrage, cette zone impalpable que forme l’écho du silence en nous. À la différence peut-être que ce nouvel opus, ce nouveau champ de fouille décale quelque peu son rayon d’action en se focalisant sur une matière qui ferait appel à un autre sens, la vue. Subtilement, la poétesse laisse dériver le silence vers l’invisible. La première partie du recueil, intitulée un simple froissé d’infini, en témoigne dès l’entame.Il faut beaucoup d’invisiblepour que…
Pour la troisième fois, Le Taillis Pré accueille au sein de sa collection un recueil de poèmes signé Anne-Marielle Wilwerth. Après avoir publié Ce que le bleu ne sait pas de fragile (2019) et Les miroirs du désordre (2021), la maison d’édition ouvre sa porte à une injonction de la poétesse : D’abord le souffle.S’y déploie une pratique de la poésie brève (une succession de quatrains) où le lecteur fidèle aura plaisir à retrouver la fulgurance et la profondeur des images que propose la poésie d’Anne-Marielle Wilwerth. Dans D’abord le souffle, ces images sont au cœur d’un mouvement double : d’une part elles sont des objets consommables à la lecture ; d’autre part elles alimentent la construction d’une pensée sur le processus même de la création par l’écriture,…