Tsiganes, roms, nègres blancs selon l’expression du poète bulgare Petria Vasli ou enfants du vent. Ce peuple paria, infréquentable, frappé d’une malédiction, dont on se méfie ; parasite dont les sociétés ont tellement souvent voulu se débarrasser, peuple méprisé dans l’Europe florissante, chassé, persécuté. Subissant la sauvagerie destructrice et ignoble, les actes scélérats et meurtriers ; victime des sévices de tous genres au 20ème siècle, ghettoïsé, raflé, déporté, gazé sous le nazisme, interné, maltraité sous le communisme. C’est à ce peuple fier et libre, par la voix de la vieille Théodora qui aura traversé tout le siècle dernier, que Jean-Marc Turine rend un hommage vibrant et puissant dans son magnifique roman La Théo des fleuves (Esperluète).Livre…
Il est des écrivains qui font honneur à la vie des autres et qui mettent leur savoir-faire au service de récits de vie qui autrement ne verraient sans doute jamais le jour. Une démarche qui était déployée avec brio déjà dans les trois derniers ouvrages de Jean Marc Turine, dont La Théo des fleuves, qui lui a valu le prix des Cinq continents. L’auteur de Vivre (si vous saviez comme j’avions) est de ceux-qui prêtent leur plume aux sans-voix avec un talent qui force l’admiration. Car dans cet exercice délicat, il convient de respecter la parole de l’autre et la réalité des faits, mais l’on sait que cette mise en ombre de l’auteur n’est pas pour autant un effacement comme l’illustre à merveille ce volume qui rassemble quatre textes distincts.Lire aussi : Jean Marc…