C’est trop peu dire que de définir André Stas comme un ‘pataphysicien (n’oublions pas l’apostrophe introductive, aussi indispensable qu’un porche à une cathédrale bien qu’elle n’ait d’autre fonction que de susciter d’interminables querelles entre aficionados sur le non-sens qu’elle incarne). ‘Pataphysicien certes, mais aussi collagiste, surréaliste, poète, aphorismophile et, en fait, pratiquant toutes les facettes de l’art de fourrer ses doigts taquins dans les trous de nez de la littérature. Et voici qu’après un premier opus du genre, c’est un « Second cent de nouvelles pas neuves » qu’il fait rouler sur le tapis de jeu. Rappelons que ce titre, comme le précédent, fait référence aux Cent nouvelles nouvelles, premier recueil du genre en français,…
« Le temps d’apprendre à vivre, on est mort de fatigue. » « Jadis, je disais ‘Je vais mourir un jour’, maintenant ‘un de ces jours’ ». Et fidèle à lui-même, entêté jusqu’à l’os, c’est ce qu’a fait André Stas, qui a rompu les amarres le 26 avril dernier, ou si l’on préfère, s’est « définitivement occulté » (soit le 7 Palotin 150) pour ceux qui partagent avec lui les préceptes aussi sérieux que dérisoires du Collège de ‘Pataphysique. Avant de prendre le large vers le grand rien et de laisser désemparés tous ses proches et ses ami/es, ce grand manipulateur des images et des mots, collagiste très tenté et praticien graphomaniaque des causes désespérées, eut néanmoins le temps de signer un dernier bon à tirer : celui de Je pensai donc…