« Je rêve d’une subversion généralisée, d’une révolution universelle contre le béton. » Cette affirmation de Braque, un des protagonistes du roman, « sensible à la laideur du monde, et à la beauté des destructions », résume le propos de Bernard Quiriny : le béton, compris comme l’archétype des moyens de constructions modernes, défigure le paysage urbain à tel point qu’on peut, plus ou moins raisonnablement, lui prêter des intentions malveillantes. Le roman est une dénonciation de l’architecture et de l’urbanisme contemporains ainsi qu’une réflexion sur le rapport des humains à leur habitat.À la place d’une vieille maison chargée d’histoire au centre d’une petite ville, un promoteur immobilier construit un immeuble de standing, le Mayerling. Hélas…
En moins d’une quinzaine d’années, Bernard Quiriny s’est taillé une place enviable dans le monde des lettres belges francophones, comme en témoignent les nombreux prix qui lui ont été décernés et l’accueil chaleureux réservé à ses œuvres. Il n’a pourtant pas choisi la facilité, lui qui pratique volontiers le genre de la nouvelle (son recueil Contes carnivores a obtenu le Prix Rossel en 2008) en alternance avec celui, plus courant, du roman.Dans la vingtaine de récits que compte Vies conjugales, son nouvel opus, il lui suffit de quelques lignes pour semer le trouble. Sans crier gare, inspirant la confiance, sur un ton qui frise l’objectivité d’un documentaire, il lance des fables où, sur un déclic indistinct, s’immisce un élément qui défie la rationalité des…