Né le 12 juin 1956 en Sardaigne
Académie des Beaux-Arts, Mons
Pas de thèmes. Je ne suis pas journaliste ou moraliste. Lauréat d'une Bourse de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Aide à la création, 2009 et 2013Les jours passent comme un bouquet de sensations hétéroclites, une mosaïque d’instants. Francesco Pittau tente de capturer ces surgissements, ces révélations fugitives, ces presque rien ; de les piquer dans un mot, dans quelques lignes, dans un poème.Il y a l’émerveillement d’un réveil, un émerveillement dont on ne sait la cause, seulement qu’il vous emplit :
Je me suis levé réveillé par le soleil la sieste est terminée L’odeur du savon à l’olive embaume la terrasse.
Des souvenirs lointains – une odeur, un toucher – reviennent à l’improviste et semblent arrêter le temps. Le poète a alors la sensation de surplomber sa vie, comme si toutes ses parties devenaient soudain simultanées.
Sur la grande table en bois de chêne les…
Francesco Pittau ne va pas chercher ses matériaux poétiques dans des sphères éthérées. Lui suffisent la simple maison, le jardin et la cuisine, une voiture conduite sur la route, quelques recoins du paysage urbain, les courses au magasin. Lui suffisent tout autant : telle piécette au fond d’une poche, la chaleur estivale, une vieille lettre bonne à jeter, des souvenirs anecdotiques, toutes choses proches de l’insignifiant ou du dérisoire. Ce qui accroche l’attention, c’est la manière dont, chaque fois, le poème parvient à leur donner sinon un sens explicite, du moins un relief ou un intérêt – dont la raison exacte reste certes discrète, mais qui s’impose néanmoins avec un effet d’évidence. Multiples, on l’a entrevu, sont les notations…
Francesco Pittau se révèle écrivain aussi prolifique qu’homme discret. Parcourez la Toile, et vous constaterez que peu d’informations personnelles sont capturées dans ses fils. Bien entendu, vous trouverez l’essentiel – ses livres, ses albums, ses recueils – ; par contre, à peine quelques renseignements biographiques : une naissance en Sardaigne dans le milieu des années 1950, des études de Beaux-Arts à Mons, une collaboration intime avec Bernadette Gervais, un lieu de résidence dans la région bruxelloise. Cela pourrait être amplement suffisant… s’il n’y avait cette curiosité titillée lorsque l’on se plonge dans Longtemps et des poussières, roman qui semble posséder un ancrage autobiographique. Peut-être parce que le protagoniste est d’origine italienne…
L’œuvre de Francesco Pittau est semblable aux épissures qui donnent leur nom à l’un de ses recueils, ces forts cordages, serrés de fils contradictoires et soudain convergents. Dans la torsion sont pris l’enchantement et la mélancolie, l’éternité fugitive de l’enfance et la brièveté fossile de l’âge qui se fane.Tel est le geste que tente l’écriture : embrasser à toute force quelque chose de la vie qui surgit et du monde qui s’en va. Le nouage, au sein de l’œuvre, de la part de l’enfance et de celle de l’adulte, du charme espiègle des débuts et de celui évasif de la fin s’inscrit dans ce désir et se fait autour d’une sensibilité à l’infime et aux menues sensations de la vie.Dans La fleur jaune, Francesco Pittau entame l’opération patiente de…