Laurent de Sutter

NOS EXPERTS EN PARLENT
Le Carnet et les Instants

Un nouveau livre de Laurent de Sutter ne se fait jamais attendre, et pour cause : le travail de réévaluation de nos sociétés et des mécanismes d’oppression qui les régissent, mené par ce professeur de théorie du droit de la VUB, se poursuit par salves continues, avec le méthodisme et l’acuité d’un sniper. Après sa Théorie du kamikaze, il s’en prend au plus insidieux dispositif de mise sous contrôle de nos affects, partant de nos libertés fondamentales, qui s’insinue en nous via les innombrables substances chimiques qu’il nous est loisible, quand ce n’est prescrit, d’ingérer quotidiennement.Alors que Marx qualifiait la religion d’« opium du peuple », Laurent de Sutter voit dans les antidépresseurs, somnifères, cocaïne et autre pilule anticonceptionnelle,…


Le Carnet et les Instants

Laurent DE SUTTER, Changer le monde, Observatoire, coll. « Et après ?», #11, 2020, 38 p., ePub : 1.99 €, ISBN : 979-1-03-291581-3 Ô combien roboratifs en cette époque obtuse s’avèrent les deux derniers essais de Laurent de Sutter, Lettre à Greta Thunberg. Pour en finir avec le XXème siècle et Changer le monde.  Sa percutante lettre à Greta Thunberg montre combien la jeune femme a réveillé nos consciences endormies, pointé notre déni, secoué notre inaction. Par son surgissement inattendu, insolite dans l’espace public, elle a introduit une nouvelle différence là où régnait une criminelle indifférence. Laurent de Sutter interroge la mobilisation planétaire sans précédent que Greta Thunberg a soulevée et la levée de boucliers qu’elle a suscitée de la part…


Le Carnet et les Instants

« Hé mec, vous tenez là un grand livre, un livre dément. Une bombe ». Voilà ce que William S. Burroughs s’exclamerait s’il éprouvait l’envie de quitter le monde des morts pour faire un tour dans le marécage du 21e siècle. À coup sûr, la qualité des substances psychotropes le décevrait mais l’essai de Laurent de Sutter Johnsons & Shits. Notes sur la pensée politique de William S. Burroughs qu’un dealer de Bruxelles lui fournirait en bonus l’exalterait. Si  Burroughs est connu et reconnu comme écrivain majeur de la Beat Generation (Le festin nu, Les garçons sauvages, La machine molle, Junky, Queer, Nova Express…), la vision du monde qu’il élabora dans ses essais et conférences n’a pas fait l’objet de nombreuses recherches. C’est au cœur des observations…


Le Carnet et les Instants

Il y a, au minimum, deux façons d’aborder le dernier essai de Laurent de Sutter. La première consisterait à situer Hors la loi (remarquer d’emblée l’absence de trait d’union…) dans le sillage de Magic, Théorie du kamikaze, L’âge de l’anesthésie, Après la loi, bref des nombreux titres qui jalonnent sa patiente réévaluation critique d’une « post-post-modernité » qui n’en finit pas. Mais on peut aussi l’approcher comme une réflexion tenant d’un bloc, dans sa dimension avouée dès les premières lignes de piège. On l’examine alors comme l’un de ces casse-tête en bois, faits d’une cordelette à nœud marin, d’un écrou et de deux rivets de bois ; de cette simplicité élémentaire dont on sait que, à peine y aura-t-on porté les doigts, l’intrication…


Le Carnet et les Instants

Ce n’est peut-être pas tout le monde pareil, ou peut-être que si, mais nous avons souvent l’impression de vivre arrimés, assujettis, immobilisés, assignés à une identité. Obligés d’être soi. Impression ? Réalité ? Que faire ? Pour dépasser cet état, détecter, affronter les éventuelles chaînes, camisoles, injonctions, certain·e·s pensent que la force est en eux, dans les ouvrages de développement personnel ; d’autres, plus sagement et plus aventureusement, préfèrent se plonger dans des œuvres émancipatrices, comme celle de Laurent de Sutter, par exemple.Chacun de ses livres est un travail de détection des intimations ; un chantier, un sentier de libération. Pas une autoroute éclairée, mais un parcours électrique composé de branchements, de pistes alternatives,…


Le Carnet et les Instants

Le goût du paradoxe et de la provocation chers à Laurent De Sutter a-t-il atteint dans ce livre le comble de l’insolence avec l’apologie de la faiblesse ? En rien : l’effort passionnant de ce penseur turbulent, sa généalogie subversive des idées qui dictent notre mentalité de savoir pour le pouvoir, porte en effet au-delà de toute clôture dominatrice de nos façons de penser et d’agir. Car il s’agit bien d’un effort (Super) d’attention flottante (-faible) et non moins vigilante pour penser loin des forces de maîtrise et d’assujettissement où notre modernité s’est enlisée en voulant nous « gouverner ».Dans la foulée de cet échec, aussi relatif soit-il, la réaction antimoderne ne se déchaîne-t-elle pas plus que jamais ? Récent exemple, ne parvient-elle…