Apéro Poésie Nomade – Congo Eza & Manza, Leila Duquaine et Lisette Ma Neza

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Karoo

Nous avons souhaité parsemer l’année de paroles de créateurs, en lien avec la programmation des Midis de la Poésie. Deuxième étape avec Joëlle Sambi, autrice, poétesse, activiste qui, en trio avec Congo Eza, interroge son lien-frontière au Congo et à la Belgique et propose avec Aru Lee pour les Midis une sélection de textes des voix emblématiques de l’afroféminisme : Maya Angelou, Angela Davis, Audre Lorde, etc.

Nous avons souhaité parsemer l’année de paroles de créateurs, en lien avec la programmation des Midis de la Poésie. Deuxième étape avec Joëlle Sambi, autrice, poétesse, activiste qui, en trio avec Congo Eza, interroge son lien-frontière au Congo et à la Belgique et propose avec Aru Lee pour les Midis une sélection de textes des voix emblématiques…


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Edmond Vandercammen ou l'architecture du caché (essai d'analyse sémantique)

À propos du livre (texte de l'Avant-propos) Edmond Vandercammen a publié 22 recueils poétiques entre 1924 et 1977, et une quinzaine d'études critiques; il traduisait depuis les années trente les poètes de langue espagnole; il entretenait des contacts personnels et épistolaires avec de nombreuses personnalités du monde culturel et littéraire, était membre de l'Académie royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique. Plusieurs revues lui ont rendu hommage par un numéro spécial et la célèbre collection «Poètes d'aujourd'hui», aux éditions Pierre Seghers, lui a consacré le tome 124. D'autre part, ses œuvres, reçues lors de leur parution avec un enthousiasme sincère, comme la presse et sa correspondance en témoignent, n'ont guère trouvé de lecteurs hors du milieu proche de la vie littéraire et n'ont plus été réédités. Les enquêtes réalisées auprès des libraires de Bruxelles nous ont prouvé que ses livres, dans la mesure où ils se trouvent en librairie, n'ont plus d'acheteurs. S'agit-il simplement d'un phénomène général lié à la situation sociale de la poésie d'aujourd'hui, ou bien la poésie d'Edmond Vandercammen fait-elle objet d'un paradoxe, d'une contradiction qui demande une explication? Son œuvre, est-elle liée trop étroitement à son temps, et donc périssable, ou bien le dépasse-t-elle au point que seuls quelques initiés et ceux qui étaient proches de lui ont pu mesurer son importance? Jouissait-elle d'une conjoncture littéraire exceptionnelle des années trente ou des années cinquante, conjoncture dont a largement profité la génération née autour de 1900? Toutes ces questions nous ramènent à une constatation et à une réponse d'ordre général : surestimé ou sous-estimé en même temps, Edmond Vandercammen, s'il n'est pas méconnu, est certainement mal connu. Entouré d'amis, de poètes et d'admirateurs, vivant dans un monde paisible et apparemment hors des conflits et des difficultés que connaît notre société, il a pu s'affirmer, s'assurer une estime et une reconnaissance par-fois trop généreuses pour qu'elles puissent comporter aussi un jugement critique. Excepté quelques analyses approfondies. les articles qui lui sont consacrés témoignent avant tout d'une admiration sincère certes, mais qui n'aboutit pas toujours à une appréciation juste de l'œuvre. Si notre but est donc de rendre justice à ce poète mal connu. nous devons tenter un jugement objectif. Et ce n'est pas lui faire une faveur spéciale que de souligner avec lui que juge-ment objectif ne veut pas dire jugement froid, «raisonné», contre lequel, pris à la lettre. il s'est clairement prononcé. Cependant, il nous paraît essentiel de tenter ce jugement objectif à travers ses textes poétiques et de montrer ainsi les correspondances entre l'homme et son univers, entre le poète et son oeuvre, entre la poésie et…

Anna

Anna compose le premier volet de la Trilogie du Cri , un projet où la jeune dramaturge Pamela Ghislain dénoue, en trois pièces, l’écheveau de la place de la femme dans la société. En donnant une voix, non, mieux encore, un cri, à celles qu’on refuse d’écouter ou qui n’osent se faire entendre.Du haut de ses 26 ans, l’auteure et comédienne Pamela Ghislain livre son premier texte dramatique, fruit d’une résidence d’écriture au théâtre Le Boson. L’adaptation scénique d ’Anna , prévue aux Riches-Claires en avril 2020, n’a hélas pas coupé à la crise sanitaire. Un chef-d’œuvre ! Tout en explorant subtilement le phénomène du viol par le prisme de la zone grise, où consentement et abus s’enlacent en nœuds inextricables, le texte gratte, jusqu’au sang, la terre de la moralité pour atteindre une couche géologique supérieure : des enjeux universels de la condition humaine tels que l’incommunicabilité, le déni et le dédoublement. Théâtre : l’art de mettre en scène la quotidienneté On retrouve dans cette pièce l’une des vertus du théâtre : la capacité à mettre en scène le quotidien, à faire crisser l’aspérité de l’extraordinaire sous le rideau lisse de l’ordinaire. Anna , c’est l’histoire de personnes normales qui commettent des actes anormaux. Un univers nébuleux où l’on peine à distinguer le bien du mal, la culpabilité de la responsabilité, l’ignorance du déni, le désir de la volonté, la réalité de la fiction, la vérité du mensonge, le blanc du gris, le gris du noir. Anna , c’est l’histoire d’un événement censé avoir lieu qui n’a pas lieu : l’amour. Et d’un événement censé ne pas avoir lieu qui a lieu : le viol.L’auteure réunit, à première vue, les circonstances propices à un heureux dénouement en rassemblant dans un bar, un soir, une femme, Anna, et un homme, Victor. Tous deux jeunes, beaux, fêtards, hédonistes et au caractère bien trempé. Elle le désire. Il la désire. Ils dansent, boivent, s’embrassent, passent la soirée à se lancer des piques pour mieux inscrire sur la peau de l’autre l’alphabet de leurs appétits. Jusqu’au moment où le script dérape, se fracasse comme une locomotive suite à un sabotage. Le chemin du paradis mène à l’enfer. Le pire prend appui sur le meilleur. Le Bien enfante le Mal. Chaque liberté vécue et partagée se mue en rouage d’une machinerie, d’un engrenage. La fin s’aliène du commencement. L’étranger devenu familier redevient étranger. La sueur du désir se fait larmes, la flamme se fait cendres, la parole se fait silence. Le oui se fait non. Mais inaudible. Invisible. Cet échange, au moment de commander à boire, cristallise toute l’ambiguïté de la relation : Anna : Qu’est-ce que tu prends ? Victor : Ce que tu m’offres Arrêtons là notre exploration de l’intrigue afin de ne pas la déflorer. Une critique est un pont, non une rive.   Incommunicabilité : dire l’indicible Anna a des allures d’ outsider dans sa propre famille. Oui, mère et frère l’aiment. Non, ils ne la comprennent pas. Acceptent-ils sa différence ? La connaissent-ils vraiment ? C’est qu’ils désapprouvent son mode de vie, enraciné dans la fête et les rencontres. L’extériorité d’Anna est renforcée par l’absence de prénom attribué à l’entourage : « frère » et « mère » renvoient à des rôles, non à des individus propres. Dans la première scène, Anna, en intruse , fait son apparition en entrant dans une pièce qu’ils occupent tous deux déjà. Cherche le contact humain mais récolte l’indifférence : la mère, obnubilée par la tarte aux cerises achetée à la boulangerie, le frère, rivé sur son portable.La tragédie du viol cache avant tout la tragédie de l’incommunicabilité. Pendant (refus inexprimable verbalement) et après (souffrance inexprimable à autrui) l’acte. L’indicible. Dédoublement : l’Autre est un Je La question de l’identité imprègne toute la pièce, qui met en scène des personnages alter ego les uns des autres.D’abord, dédoublement d’Anna à travers le personnage de « la femme », énigmatique, fantomatique, et source d’incursions poétiques. Qui est-elle ? Existe-t-elle vraiment ? Le double d’Anna ? Son âme-sœur ? Sa voix intérieure ? Sur papier, il s’agit du témoin de l’agression sexuelle, qui nourrira un sentiment de culpabilité suite à son inaction pendant l’acte irréparable. Au point de s’identifier pleinement à Anna : Où que tu sois, qui que tu sois, tu es moi et je suis toi. Ta blessure est la mienne, et ses caresses d’homme je les sens sur la même peau que toi. Cette dualité n’est pas sans évoquer un phénomène déjà décrit par des victimes de viol: la sortie de soi au moment de l’acte, l’esprit/l’âme s’arrachant du corps pour se libérer des sévices subis.Advient le rapprochement ultime : entre l’Autre absolu, le violeur, et la victime. Anna et Victor entretiennent un rapport à la vie très semblable. D’où cette question pleine de soufre : Victor représente-t-il ce qu’Anna aurait été en tant qu’homme ? L’Autre est-il un Je ?Enfin, dédoublement de Victor. D’une part, identification au frère (« Victor, c’est un mec comme moi »). D’autre part, scission de son identité entre Moi conscient, romantisme et moralité (favorable aux droits des femmes et pourfendeur du machisme) et Moi inconscient, giflé par les effluves de l’alcool, excité par le contexte de prédation nocturne et par un instinct de bestialité alimenté par la culture porno. Zone grise : la banalité du mal Tout converge vers une même embouchure : la zone grise. L’indéterminé, l’approximation, le mélange, le trouble.La couverture du livre ? Un corps représenté de manière floue. La communication entre personnages ? Confuse. Leurs relations ? Inabouties. Leurs connaissance et compréhension mutuelles ? L’ignorance plutôt, en témoigne l’oubli de la mère concernant l’âge de sa propre fille (28 ans au lieu de « 27 ») ! Le rapport entre réalité et fiction ? Mystérieux. Un faux drame (mauvaise sorte de tarte) passe pour un vrai, un vrai drame (viol) passe pour un faux (déni de la mère et de la société). La chronologie des scènes ? Non-linéaire, éclatée. Un bourreau et une victime ? Au contraire : une pluralité de victimes et de bourreaux. Consentement ou viol ? Ni noir ni blanc. Anna , en plus de libérer la parole refoulée et réprimée des femmes, de créer les conditions idéales d’un débat de société en livrant un kaléidoscope de points de vue sur le viol, parvient à nous faire entrer dans les entrailles du monstre , du monstrueux, du monstrueusement banal, à nous faire descendre dans des boyaux jumeaux des nôtres, à nous faire ressentir une expérience de spectateur et d’acteur. Hors des sables mouvants du jugement, la pièce de Pamela Ghislain nous transporte dans un mouvement de va-et-vient dans l’antichambre de l’humain et de l’inhumain. Honorant l’une des vertus les plus hautes de l’art : contrairement à la philosophie, celui-ci ne se contente pas de poser des questions, il nous les fait VIVRE. Jusque dans nos tréfonds. Anna , c’est l’histoire d’un cri. À nous de l’entendre et de l’aider à traverser les couloirs du silence. Julien-Paul Remy Anna compose le premier volet de la Trilogie du Cri , un projet où la jeune dramaturge Pamela Ghislain dénoue, en trois pièces, l'écheveau de la place de la femme dans la société. En donnant une voix, non, mieux encore, un cri, à celles qu'on refuse d'écouter ou qui n'osent se faire entendre. Anna compose le premier volet de la Trilogie du Cri , un projet où la jeune dramaturge Pamela Ghislain dénoue, en trois pièces, l'écheveau de la place de la femme dans la société. En donnant une voix, non, mieux encore, un cri, à celles qu'on refuse d'écouter ou qui n'osent se faire entendre. Du haut…

Correspondance 1890-1937

Textes établis et annotés par Victor Martin-Schmets Introduction de Henry de Paysac…