Editorial

Avec cette dernière livraison (4/4, n° 13-14) consacrée à Dire le Mal , livraison que nous publions en même temps que la précédente (11/12), nous achevons le parcours qui nous a emmenés, aussi bien à travers des pages de création littéraire ou plastique que de critique contemporaine, dans certains des dédales par lesquels l’aujourd’hui se confronte à la violence, avérée ou sournoise, de ce que la tradition a entendu cerner par le mot « Mal ». La complexité comme la variété des propos tenus, l’interpénétration foncière des deux champs pour beaucoup n’en laissent pas moins voir ce qui met en cause, parfois très gravement, le devenir humain et provoque chacun d’entre nous à réagir pour ne pas « plonger » ou se faire absorber par les dérives insidieuses d’une société de consommation. Une société dans laquelle, comme l’écrit Jean Robaey, dire le mal, c’est plus que jamais dire la vie. L’ombre de l’Holocauste qui hante et entache le…

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À PROPOS DE L'AUTEUR
Marc Quaghebeur

Auteur de Editorial

Dans Tournai, ville en ruines avec près de 50% de son habitat touché par les bombardements, Quaghebeur naît le 11 décembre 1947.Trois ans plus tard commence une enfance auprès d'un grand-père maternel aimé et vénéré, qui vient de fermer son usine de chaussures parce que ses associés, détenteurs du capital, se refusent à moderniser l'outil.Venue au monde, en 1952, de son frère Philippe, avec qui il partagera la passion de l'art, lieu d'un dialogue infini, lieu transcendé d'un monde d'où le religieux s'est retiré.Études primaires dans une école de son quartier, puis secondaires au collège Notre-Dame avec des maîtres sévères qui donnèrent le goût du savoir et des cadres suffisamment solides pour qu'on en puisse sortir. Pratique le scoutisme, ce qui lui permet de découvrir la campagne tournaisienne, devient le chroniqueur de la troupe.Études universitaires à Louvain l'ancienne. Y connaît la dynamique généreuse de la vie communautaire, l'infamie du Walen buiten, le choc profond de 68 et la difficulté d'inscrire ces idéaux dans les faits. Reçoit l'enseignement de Jacques Schotte et de Louis Bolle. Prépare sous leur houlette au FNRS une thèse de doctorat consacrée à L'oeuvre nommée Rimbaud.Publie ses premiers poèmes en 69, dans le recueil collectif Six jeunes poètes, conçu par Robert-Lucien Geeraert, l'animateur d'Unimuse. Rencontre Yves Bonnefoi qui lui fait découvrir Celan; entre ensuite en relation avec Jouve et Mascolo.1975 est l'année de la défense de sa thèse après qu'une camarilla conservatrice a tenté de l'empêcher d'en achever la rédaction, avant de lui barrer par la suite les portes du champ universitaire.Un an plus tard paraît Forclaz, chez Oswald, juste avant la faillite de celui-ci. Assiste au colloque «Tel Quel» à Cerisy-la-Salle avec Frans de Haes.1977 le voit devenir conseiller littéraire et théâtral du Ministère de la Culture française à Bruxelles. Il est amené à promouvoir les méconnues lettres belges francophones et y consacrera désormais l'essentiel de son activité scientifique. Découvre en sa ville natale, à travers Conversation en Wallonie de Jean Louvet, la maîtrise et le projet théâtral du metteur en scène Marc Liebens avec qui il se lie d'amitié tout comme un peu plus tard avec René Kalisky et Jean Sigrid.Voit mourir d'anorexie sa première femme, Danièle Perrot, dit Nanou Richard, dont il est divorcé. Entreprend d'écrire le cycle de la morte dont la composition s'étalera sur quinze ans.Avec Paul Willems, joue un rôle décisif dans les manifestations d'Europalia-Belgique en 1980. Construit et développe avec Joseph Hanse le Musée de la Littérature, tout en promouvant les grandes collections patrimoniales (Passé-Présent, Espace Nord, Archives du Futur) consacrées aux lettres belges et en en multipliant les structures de diffusion.Baises pour l'histoire de nos lettres paraît en 82, suscitent des polémiques violentes dans la mesure où elles lient le devenir des oeuvres littéraires à l'histoire.C'est chez Fata Morgana que sortent l'année suivante les poèmes de Chiennelures.À partir de 1985, entreprend une action systématique en faveur des lettres belges à l'étranger, tout en se battant en faveur d'une conception plurielle de la francophonie. Début d'une correspondance régulière avec Henry Bauchau et Jean-Claude Pirotte; rapports amicaux aussi avec Sarah Kalisky, peintre, et Marc Trivier, photographe, d'où naîtront des oeuvres en intime collaboration.Devenu en 89 commissaire au livre de la Communauté française de Belgique, prépare diverses expositions consacrées aux Irréguliers du langage et plus tard à Paul Nougé. Découvre le Congo-Zaïre et met en chantier une série d'actions interculturelles sous la dénomination Papier blanc. Encre noire, parmi lesquelles la fondation de la revue Congo-Meuse. En 90 est impressionné par la découverte du palais de Charles-Quint à Yuste, ce qui engendre plusieurs textes autour de la figure de l'empereur et du XVIe siècle. Dégoût accru pour le cirque littéraire et pour l'imposture de la posture de l'artiste.L'ensemble de son oeuvre est couronné en Roumanie par le prix Lucian Blaga en 92.Publie, avec des photos de Trivier, Les carmes du Saulchoir où s'enchevêtrent mémoire personnelle, mémoire de sa ville, art du XXe siècle à travers un jeu de constants décalages.En avril 95, à Salvador de Bahia, rencontre Leonor Lourenço de Abreu qui modifie tellement sa vie et sa vision du monde qu'il l'épousera en 97.C'est à la même époque qu'il organise deux expositions consacrées à l'oeuvre de critique d'art de Verhaeren, aux musées d'Orsay à Paris et Charlier à Bruxelles, accomplissement d'une enfance baignée par l'approche de la collection Van Cutsem (Musée des Beaux-Arts de Tournai) et de nombreuses réflexions sur l'esthétique.Son frère meurt en 1998 et la dramaturge Michèle Fabien, avec qui il avait une communion littéraire intense, un an après, laissant dans sa vie deux vides douloureux.


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