Le voyage immobile et autres poèmes

À PROPOS DE L'AUTEUR
Yvon GIVERT

Auteur de Le voyage immobile et autres poèmes

Auteur de nombreuses pièces de théâtre, de recueils de poèmes, de livres de nouvelles et de romans, Yvon Givert poursuit un travail qui semble se jouer des distinctions entre les genres littéraires traditionnels. Mieux, son écriture se reconnaît aisément à un ton personnel qui lui donne sa singularité et reste la griffe du talent original. Bien que les thèmes abordés dès ses premiers écrits se trouvent habilement orchestrés dans ses dernières oeuvres, sa particularité est de n'attacher d'importance qu'au dernier livre publié, et plus encore, à celui qui va suivre et fait l'objet de tous ses soins de créateur.Relativement méconnue, l'oeuvre d'Yvon Givert ne se complaît pas dans le refus du public. Ni hermétique, ni confidentielle, sûrement pas élitiste, elle s'ouvre aux préoccupations majeures de notre époque. Elle souffre malheureusement d'une mauvaise diffusion en librairie, en quoi elle apparaît bien poétique et bien belge.Né à Quaregnon - Borinage - en 1926, Yvon Givert fréquente l'Athénée Royal de Mons, dont les couloirs sont peut-être hantés par les fantômes de Fernand Dumont, d'Achille Chavée et de Charles Plisnier. Il y obtient son diplôme d'humanités avant de commencer des études de médecine qu'il abandonnera pour raisons de santé.Devenu fonctionnaire, il écrit d'abord pour le théâtre (sa pièce, Adieu, Léokadia, jouée au Rideau de Bruxelles, lui vaudra le Prix Herman Closson 83) et pour la radio.Plus tard, il publie ses premiers poèmes, régulièrement distingués par des prix littéraires, dont le prix Plisnier et celui de la Chambrée de poésie belge contemporaine.Il décède en 2005.
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Le Carnet et les Instants

Serge MEURANT, L’atelier de Philippe Desomberg. Carnets, Amis de l’École des Arts, 2019, n.p.Art et poésie se rejoignent au creux des pages du petit livre de Serge Meurant L’atelier de Philippe Desomberg. Carnets.Les mots épousent les sculptures, entrent en résonance avec elles, rendent leur présence sensible.

Somptuosité des dos / où respire / la vie vulnérable.

La pierre te domine, / c’est un corps / qui se refuse et se donne. // Sa dureté t’éreinte. / Elle te guide / en une danse immobile. // Vos gestes se répondent, / dans l’obscurité.

Les poèmes dialoguent avec des photographies extraites du film de Francine d’Hulst L’atelier de Philippe Desomberg et des dessins du sculpteur.

La…


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Å itinéraire suédois

Depuis longtemps je prévoyais un voyage vers la Scandinavie. L’heure n’étant pas aux déplacements, j’ai dû réfréner mon élan vers le Nord, mettre cette destination au frais dans l’attente de jours meilleurs. Mais c’était sans compter le dernier livre de Piet Lincken ravivant le désir, Å itinéraire suédois édité dans la collection bilingue de l’Atelier de l’agneau. Artiste polymorphe (musicien, photographe, poète, compositeur) et traducteur du suédois, l’auteur nous embarque vers les confins de la Suède et de la Finlande où il vit régulièrement. Version augmentée d’un texte paru précédemment, le livre procède par à-coups, tels les soubresauts du moteur de la voiture qui pousse Lincken sur l’autoroute E6 vers Göteborg et plus loin encore vers le Nord. / Autoroute E6 tu serres la bouteille de rouge contre toi ton ventre tu regardes dans le vide ta bouteille de rouge sur les genoux tu me regardes tu me dis ‘lite mera vin ?’ je dis oui la bouteille passe de ta bouche à ma bouche je bois l’eau rouge qui descend en moi l’eau rouge avec ta douce salive je bois…  D’emblée la rage de cette couleur pourpre qui rythmera le voyage de Piet, petit poucet semant dans son sillage des copeaux d’arbustes, des taches rouge-sang sur le blanc de la neige. Le rouge de la flamme, l’incarnat des lèvres de la femme qui accompagne le voyageur. Ici, Edith Södergran, poétesse finlandaise de langue suédoise née à Saint-Pétersbourg en 1892 et dont les poèmes nouvellement traduits par l’auteur sont autant d’étapes de l’itinéraire. Un itinéraire spatial et intérieur puisqu’il s’aventure sur les traces de cette femme au destin tragique, morte de tuberculose à 31 ans et dont l’œuvre-météore, mal connue chez nous, frémit d’une « brûlante illusion ». J’existe rouge. Je suis mon sang. Je n’ai pas renié Eros. Mes lèvres rouges brûlent sur tes froides dalles sacrificielles. Je te connais, Eros – tu n’es ni homme ni femme, tu es la force,…  Conçu comme un carnet de route, un scrapbook scandé par les poèmes de Södergran, le recueil multiplie les entrées. Aux notations géographiques précises (les mentions de latitude et de longitude formant à elles seules un poème dans le poème) se greffent des fragments de poèmes en prose, les éclats de stations relais, des bribes de prose, des notes historiques qui bruissent de la sonorité de la langue suédoise ou finlandaise. Ce qui relie le tout ? Le dialogue in absentia complice, presque sensuel avec Edith comme ici quand l’auteur interagit avec un  poème de 1916,   Le jour se refroidit . Pourquoi ne désespères-tu pas ? Ton ventre sourd la terrible subsistance, ton mugissement d’animal, te tire vers la faim, vaste ennui des rues rieuses […] Visage muet je me laisse enivrer, muscat pour eux certainement la salive, sois l’ombre de ma bouche sous leur langue […] Le jour se refroidit… (Dagen svalnar…)IITu jetas ta rose rouge de l’amourdans mon sein blanc –je retiens dans mes mains brûlantesta rose rouge de l’amour qui fane si vite… L’aspect volontairement fragmenté du récit est encore accentué par l’organisation spatiale du recueil, par l’usage subtil de la page. Outre les photos-témoins prises par l’auteur, les cartes topographiques, il y a cette recherche graphique, partition sérielle, dont rendent compte la ponctuation singulière, les jeux typographiques, l’alternance dosée entre l’italique et les soulignés, les alinéas, des décalages ou encore les notes de bas de page. Enfin, une pérégrination aussi sinueuse que l’élément liquide qui irrigue l’ensemble du texte. Le corps du texte se faisant dès lors lui-même l’écho de l’enveloppe corporelle plongée dans l’immensité de ce périple. Ventre palpitant au son du sang pulsant, tapant dans les veines. Paysage intérieur répondant à ceux quasi immaculés se fondant dans l’amniote d’une fontaine entrevue dans une ville traversée en coup de vent, d’un ru sondable à gué, d’une mer glacée qui mord les doigts, de salives échangées ou tout simplement d’une rivière, d’un fleuve comme les désigne en suédois la lettre Å . La musique d’une lettre qui suffit à donner l’impulsion au corps ! Rien ne me plaît plus que d’aller courir le long du fleuve, ou encore de me sentir transfiguré par une musique qui viendrait de la profondeur du ventre, ces musiques de gargouillement et de gémissement qu’on entend parfois le long des routes désertes. Oui, cette musique, comme un va-et-vient de corps, ces seins gonflés, cette sensualité d’un autre âge, et ce noir-regard, ce vert-regard (qui s’entrouvre sur une mer complètement indifférente), et l’impossibilité là-dessus de concevoir ma mort. Si d’aventure pour moi se concrétise le voyage vers le Nord ; si, un jour, il m’est donné de longer la rivière Torne, alors, sur le vapeur qui m’emmènera, je n’emporterai qu’un seul livre et ce sera celui-ci ! Tack Monsieur…

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