Géométrie de la fièvre

RÉSUMÉ

Première version d’un travail poétique réalisé à partir des photographies fétichistes de Jacques Leurquin, artiste namurois, père créateur des Fantasmatiques, où le cliché en noir et blanc du corps féminin magnifié par les matières (vinyle, PVC, latex, cuir) est une véritable sculpture de la lumière.
Ce texte a été publié une première fois dans le trimestriel « Marginales » (n° 259, automne 2005) dirigé par Jacques De Decker, sur un thème d’actualité : « Lolita quinquagénaire ».…

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À PROPOS DE L'AUTEUR
Éric BROGNIET

Auteur de Géométrie de la fièvre

Éric Brogniet est né à Ciney le 16 août 1956. Il a vécu toute son enfance dans la vallée mosane. Après avoir terminé ses études de documentaliste par un Répertoire informatisé des idées esthétiques de Diderot (Liège, Institut Provincial d'Études et de Recherches Bibliothéconomiques, 1980), il a travaillé un an comme catalographe au Service d'Inspection des Bibliothèques Publiques de la Ville de Liège. Il a ensuite dirigé, de 1981 à 1987, le Centre de Documentation administrative et juridique de la Province de Namur. A partir de 1988, il a été chargé de mission à la Maison de la Poésie de Namur.Il est le fondateur et le directeur de la revue de poésie «Sources» de 1987 à 2000, (relancée sur le site Web de la Maison de la Poésie et de la langue française depuis 2004) et de la collection «Poésie des Régions d'Europe» (1988-2000). Depuis 2003, il est directeur de la Maison de la Poésie et de la Langue française Wallonie-Bruxelles et du Festival international et Marché de Poésie à Namur. Il est membre du comité de rédaction de la revue française "Riveneuve Continents". Nous renvoyons le lecteur, pour des renseignements biographiques complémentaires, à la postface de son livre Le feu gouverne (L'Age d'Homme, Lausanne, 1986), où il s'explique sur ses premiers cheminements en poésie et sur les objectifs qu'il assigne au travail de création comme de diffusion littéraires.Comme critique littéraire, Éric Brogniet a consacré, dans diverses revues des pages de critique à de nombreux écrivains et poètes, parmi lesquels, entre autres, Pierre-Jean Jouve, Kawabata et Mishima, Michel Tournier, Herman Hesse, Jacques Crickillon, Guy Goffette, Christian Hubin, Philippe Jones, Gaspard Hons, Pierre Perrin, Henri Michaux, Pierre Mertens, Pierre Della Faille, Jacques Darras, etc.Il a été élu à l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique le 17 avril 2010, dont il devient le plus jeune membre, et où il succède au poète Fernand Verhesen.Il a été récemment nommé citoyen d'honneur de la Ville d'Andenne, où il a vécu toute sa jeunesse et fut désigné Namurois de l'année 1992 par l'association namuroise Confluent. Il a reçu en 2000 le Prix Adam, décerné au meilleur animateur culturel de l'année dans le domaine de la poésie et en 1990 la Bourse Alken Maes du jeune artiste pour la catégorie Littérature.

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Lisa DEBAUCHE , La nuit est encore debout c’est pour ça que je ne dors pas , maelstrÖm reEvolution, 2023, 150 p., 15 € , ISBN : 978-2-87505-473-9    Le poème veut la vie. Il ne renonce pas. Tel pourrait être l’acte de foi de Lisa Debauche sinon même son art poétique. Épouser au plus près la condition humaine, être l’instrument de mesure de ce qui en nous résiste envers et contre tout, déjouer l’indifférence, la superficialité, la violence native, ouvrir malgré tout des portes permettant à l’air de circuler, à l’être humain d’accueillir ses possibles, de tendre la main, telle est la fonction du poème, vecteur de résistance. J’ai réellement rencontré la poésie, je veux dire physiquement, suite à un bouleversement familial. Au moment où tous mes repères s’effondraient, j’ai couru d’instinct vers la poésie. J’y ai trouvé la vie ; brute, sauvage, indisciplinée. J’y ai trouvé le souffle que j’avais toujours traqué éperdument, ce désir absolu d’intensité. Une langue des sensations qui dit autrement le réel mais ne cesse de l’étreindre. […].Ce premier recueil de Lisa Debauche, La nuit est encore debout c’est pour ça que je ne dors pas , est de ces livres qui vous captent immédiatement et qu’on ne lâche pas avant d’en avoir terminé la lecture.  Et, celle-ci à son terme résonne encore et encore longtemps en vous. Dans une langue «  brûlante comme la neige « , elle nous parle d’une histoire d’amour, de solitude, d’interrogation existentielle, de la catastrophe du monde et de l’être, de nos plus beaux élans suivis d’innombrables chutes, de la condition et de l’identité féminine aujourd’hui, thèmes classiques certes. Il faut toutefois bien comprendre que ces thèmes classiques, parce qu’ils ont été souvent abordés, nécessitent une approche qui ne tolère aucun à peu près, qui réclame profondeur et fulgurance à travers la leçon d’une expérience réelle de la vie — ex periri , c’est-à-dire ayant traversé les dangers. Ce défi, Lisa Debauche le soutient avec talent et probité. Son écriture à la fois simple et personnelle est traversée par des fulgurances, le ton en est juste et en même temps musclé  : pas de faux-fuyants, pas de poses égocentriques, pas d’intellectualisation et de généralisations abusives qui conduiraient le propos thématique et le style du poème au cœur de l’inauthentique et de la pacotille. Lisa Debauche empoigne son sujet et lui fait superbement rendre gorge : Je suis aux mots ; à leur texture et à leur danse.Je suis aux mots : avidement et dévêtue.Car rien ne m’appartient plusque les mots qui me contiennent.Car rien ne m’appartient autantque le souffle en eux-mêmes.Et tandis que je titube, que je trébuche,que je bégaie,et malgré que je m’élance, que je m’ivresse,que je me brûle,la terre tourne et moi avec elle.La terre tourne autour du soleil. Chez Lisa Debauche, la langue frappe juste, elle cogne même quelquefois. Elle a des métaphores qui n’appartiennent qu’à elle : À l’abandon comme une vague ; le ciel se couvre d’amertume ; comme autant de tonnerres tu te tiens face à moi ; la nuit tatouée d’amour et de lilas ; le jour aussi qui point derrière la colline comme un cheval sauvage … autant de relances dans le narratif qui lui donnent de la perspective et de la profondeur. Et puis ce narratif est tout sauf bavard, car Lisa Debauche procède par coupures, juxtapositions, hachures rythmiques, pollinisations sémantiques autant que par périodes explicatives habituelles à la prose : Tu as décidé.De faire avec ton corps autre chose.De faire avec ton corps. Le thym et le persil,debout sur la commode.En travers de tes bras,des larmes d’aubépine.Quelqu’un entrera,réchauffer ta bouche.La virgule en suspenscomme ton corps, déraciné.En travers de la gorge,un chardon trop ardentte fait danser.Et cette fenêtre à peine entrouvertelaisse pourtant passerla rue de ton enfanceblessée. Une vraie voix poétique est née avec Lisa Debauche et nous en attendons beaucoup. Car son sens de l’image et l’équilibre nerveux de son style tout autant que sa capacité à sublimer la réalité pour y désigner le point de fuite où commence l’aventure poétique véritable sont indéniables : Entre mes seins,j’ai un papillon bleudessiné au couteau,à l’encre de la nuitet au creux de mes hanches — à toi qui me comprends —c’est toute une forêtqui s’ouvre sous la pluie.   Éric Brogniet Plus d’information…