I’m not your negro

Réalisé par le cinéaste haïtien Raoul Peck, ce film était présenté cette année dans deux festivals internationaux du documentaire en Belgique : Docville, à Leuven, dont il a fait l’ouverture, et Millenium, à Bruxelles.
Essai pamphlétaire et poétique, le film rend vivante la parole de James Baldwin en reprenant un de ses textes, laissé inachevé. Les pages du manuscrit furent confiées à Raoul Peck par la femme de l’écrivain.
Ces notes envisageaient de raconter l’histoire de l’Amérique à travers trois figures de la lutte des droits civiques, chacun ayant été assassiné sur une période de 5 ans : Medgar Evers, Malcom X et Martin Luther King.

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Désirant échapper à la ségrégation raciale, James Baldwin…

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Georges Rodenbach, chroniqueur parisien de la Belle Époque (in Patrimoine)

Il existe un malentendu à propos de Georges Rodenbach (1855-1898) : l’histoire littéraire l’a figé dans le rôle du poète d’un seul livre, Bruges-la-Morte. Certes, il a lui-même forgé sa légende en prétendant à qui voulait le croire qu’il était né à Bruges. En réalité, il vit le jour à Tournai et il passa la majeure partie de sa vie à Gand. Avant un séjour à Bruxelles à la tête de la revue La Jeune Belgique. Mais l’homme était ambitieux. Il sera donc le premier écrivain belge à tenter sa chance à Paris. En janvier 1888, ce jeune Rastignac débarque dans le quartier des Batignolles, à deux pas du salon littéraire de son ami Stéphane Mallarmé. Il vient d’être nommé correspondant du Journal de Bruxelles pour lequel il écrira plusieurs centaines d’articles intitulés sobrement "Lettres parisiennes". C’est toutefois le Figaro et le Gaulois qui le feront connaître du grand public. Au Figaro, de façon épisodique puis chaque mois de 1895 à son décès prématuré XX ses chroniques paraîtront toujours en première page... La BNF a accompli un effort considérable de numérisation des grands quotidiens parisiens. À l’aide de la bibliographie minutieuse établie par Pierre Maes en 1926, le site bruges-la-morte.net propose de découvrir les articles de Rodenbach parus dans Le Figaro (tirage de 80.000 exemplaires à l’époque) et dans Le Gaulois (20 à 30.000 exemplaires). De son côté, le grand journal suisse francophone Le Temps a numérisé tous les exemplaires du Journal de Genève. Les articles de Rodenbach pour le journal suisse sont désormais aussi lisibles sur http://bruges-la-morte.net/ Au total, Georges Rodenbach, chroniqueur parisien de la Belle Époque et Georges Rodenbach, correspondant parisien du Journal de Genève reprennent plus de 80 articles, dont 50 du Figaro. Le tout assorti de brèves annotations qui replacent le sujet ou les personnages cités dans leur contexte littéraire et artistique. Écrits dans une langue fluide et élégante, ces articles offrent l’occasion de découvrir un Rodenbach tout à l’opposé du poète éthéré d’une Bruges qu’il avait décrétée « morte », pour l’amour du symbole. Le chroniqueur parisien y affiche son côté mondain et dandy, son sens critique affuté, son ironie légère mais, plus inattendu, son goût pour tout ce qui participe de la modernité, comme les grands prix cyclistes, les courses de chevaux, les découvertes de Pasteur, les premières applications des rayons X, le projet d’un fonds d’édition, le plagiat, la pornographie, etc. Ou encore la défense du patrimoine, le théâtre populaire naissant, le féminisme (avec parfois une dose de misogynie comme le montre « Les Peintresses »). Plusieurs chroniques sont des poèmes en prose déguisés, comme « Les aveugles » ou « Le Japonisme ». Ainsi, à propos du peintre Hokusai : « La réalité n'est qu'un point de départ : tout se déforme en visions de fièvres, en spectacles sous-marins ; voici des lutteurs sans têtes, des robes qui déferlent, de la fumée de pipe qui se continue en chenilles de velours, des mers dont les vagues ont des griffes, des oiseaux qui entrent dans la lune, des eaux argentées où des poissons mangent des fleurs. Tout devient confus, mystérieux comme un aquarium. » Camille Mauclair disait de lui : « Son journalisme même faisait honte aux professionnels : il écrivait des pages et non des articles ». Rodenbach évoque bien entendu ses amis, dont certains comme Arsène Houssaye ou Robert de Montesquiou sont bien oubliés de nos jours. Chose curieuse, s’il met en exergue ses compatriotes Félicien Rops, qu’il admirait en dépit de son côté sulfureux, et Alfred Stevens, il semble feindre d’ignorer ses amis restés au pays. On songe à Verhaeren et surtout à Khnopff, l’auteur du « frontispice » de Bruges-la-Morte, dont il ne pipe mot ! Mais il a le mérite de défendre avec acharnement des artistes décriés à Paris dans les années 1890 comme Wagner, Baudelaire, Mallarmé ou encore Rodin dont le Balzac a le don d’agacer les bien-pensants. Un article posthume, « Le Curateurs aux morts », démontre une dernière fois la modernité, voire l’esprit visionnaire de Rodenbach. Il y dénonce la tendance croissante du paparazzi à fouiller la vie privée d’un mort illustre : « C'est un pillage de tiroirs, un épinglage de petits papiers. On reconstitue le plan des anciennes alcôves. On pratique des judas sur les cercueils. » Nous sommes en 1898 ! Aujourd’hui, la mise à disposition des articles de Rodenbach permet de connaître plus en détail un chroniqueur de haut vol injustement oublié. Mais il est vrai que l’écrivain était déjà ressuscité au Père-Lachaise : le flâneur le voit surgir du tombeau une rose à la main... Joël Goffin Les articles publiés dans L’Élite et Évocations ont été récemment réédités : Les essais critiques d’un journaliste : choix de textes précédés d’une étude par Paul Gorceix, Honoré…

Le Pari (s) littéraire du Centre Wallonie-Bruxelles (in Vues d'ailleurs)

Au cœur de Paris, à deux pas de Beaubourg et du Marais, la culture belge de langue française a son îlot de visibilité, d’exposition, d’animation et de convivialité : le Centre et la Librairie Wallonie-Bruxelles. Ils offrent une vitrine exceptionnelle aux écrivains et aux éditeurs de notre pays. Une vitrine comme à Saint-Nicolas et à Noël, mais toute l’année. L’histoire commence en 1976, quand le Ministère de la culture acquiert un immeuble de mille mètres carrés pour y promouvoir l’art et la culture francophones de Belgique. Une belle intuition. Un geste heureux. Trois ans plus tard, le 26 septembre 1979, le Centre culturel de la Communauté française de Belgique, devenu par la suite le Centre Wallonie-Bruxelles, ouvre grand ses portes. Il y présentera les créateurs belges francophones de tous horizons et de toutes disciplines : danse, théâtre, chanson, jazz, cinéma, littérature, on en oublie sûrement. Y recevra le public venu les découvrir. Les applaudir. Et répandre la bonne nouvelle, à Paris et ailleurs : la culture belge francophone est vivante, bien vivante. Il faut compter avec elle. Comme toutes les institutions culturelles, le Centre a pris ses inclinations, ses couleurs, en fonction de ses directeurs et de ses directrices, de leur personnalité, de leur style. Il a évolué avec le monde institutionnel et politique, s’est transformé sous l’impulsion des artistes et des écrivains qu’il a accueillis. Aujourd’hui, il est un endroit incontournable pour la diffusion, la découverte et le rayonnement du patrimoine et de la création contemporaine de Wallonie-Bruxelles en France. Parmi les artistes qui s’y sont produits, ont vu leurs films projetés, leurs pièces jouées ou dansées, leurs livres lus et discutés, leurs œuvres exposées, citons, en toute subjectivité : Luc et Jean-Pierre Dardenne, Stéphane Lambert, Annie Cordy, Henry Bauchau, Steve Houben, Vera Feyder, Hergé, Dominique Rolin, Claudio Bernardo, William Cliff, Chantal Akerman, Jean-Marie Piemme, Pietro Pizzuti, Guy Goffette, Marion Hänsel, Patrick Roegiers, les Irréguliers du langage et les plus réguliers, les primés du prix Rossel et les recalés, les poètes oraux et ceux qui écrivent dans le silence...                                                                                                       * Le Carnet et les Instants oblige, nous n’évoquerons que les activités littéraires du Centre et celles de la Librairie. Plus précisément : les activités organisées par la présente équipe. Nous avons rencontré Anne Lenoir et Pierre Vanderstappen , respectivement directrice et conseiller littéraire du Centre Wallonie-Bruxelles, et Muriel Collart , responsable de la Librairie. Ils nous ont expliqué les enjeux et les missions du Centre, de la Librairie. Ce qu’ils n’ont pas dit, et que l’on peut entendre dans leurs mots, c’est l’enthousiasme qu’ils mettent à préparer et proposer les rencontres avec les écrivains, à promouvoir et vendre leurs livres. À créer un climat de convivialité lors des brunchs ou des bistrots littéraires, des lectures spectacles ; d’un conseil à la librairie. Avec eux, la littérature, (devenue) art de la solitude, tant pour l’auteur que le lecteur, (re-)devient un moment de vivre ensemble, d’amitié et de partage. Une expérience commune. - Anne Lenoir, femme d’ouverture Directrice passionnée et chaleureuse, Anne Lenoir a presque toujours travaillé à diffuser la culture belge francophone, notamment à Wallonie-Bruxelles international. Présente à toutes les manifestations du Centre, elle dévore les livres de chaque écrivain invité. Elle aime tant lire qu’elle voudrait être interdite de Librairie Wallonie-Bruxelles, comme on est interdit de casino, parce qu’elle ne peut résister à la tentation... Qu’avez-vous fait avant de diriger le Centre Wallonie-Bruxelles ? Après mes études en philosophie à l’Université de Liège, amoureuse des philosophes présocratiques, je suis partie enseigner le français, le latin, la morale et la philosophie au Congo, le Zaïre à l’époque. J’ai dirigé ensuite le centre culturel de l’ambassade de Belgique. J’ai eu l’occasion d’y organiser des concerts et des expositions notamment de Mulongoy Pili Pili, un artiste de l’école de Lubumbashi, décédé maintenant. C’est là que m’est venue la passion de la culture. J’ai ensuite travaillé au Centre Wallonie-Bruxelles à Kinshasa. Quand je suis rentrée dix ans plus tard, Roger Dehaybe m’a demandé de m’occuper de la partie audiovisuelle du service culturel de Wallonie-Bruxelles international. Puis s’est ajoutée la Foire du livre, enfin la direction du service culturel. Vous n’êtes pas la seule à avoir fait vos études à Liège, Pierre Vanderstappen et Muriel Collart aussi. Est-ce que cela s’explique ? C’est un hasard de circonstance. En même temps, on peut remarquer que dans la programmation figurent aussi beaucoup de Liégeois. Je pense qu’il y a un vrai dynamisme culturel dans cette ville. La programmation le reflète, à juste titre. Je ne connaissais pas bien Pierre en prenant mes fonctions, Muriel pas du tout. Je ne dirai jamais assez le bonheur que j’ai de travailler avec eux. D’avoir cette empathie. Pour eux comme pour moi, travailler c’est rechercher, se dire que rien n’est jamais acquis, essayer d’aller plus loin, ailleurs. Je vois maintenant comment, pour nos événements littéraires, la fréquentation du public a augmenté. Pour le bistrot littéraire, il y a jusqu’à septante personnes. D’ailleurs on ne sait plus comment faire, ou mettre le public... D’où vient ce succès ? Le bouche à oreille fonctionne bien. Il y a, évidemment, la qualité intellectuelle de Pierre, de ses échanges, il est particulièrement doué. Il travaille énormément. Combien d’heures de lecture, de préparation pour présenter le Dictionnaire amoureux de la Belgique de Jean-Baptiste Baronian, pour arriver à cette qualité d’entretien ? Pierre valorise les écrivains que nous recevons et cela mérite de l’audience. Nous travaillons à trouver le public. À chaque fois, nous nous demandons quel doit être l’angle d’attaque pour promouvoir tel écrivain, où dénicher un public qui n’est pas encore familier du Centre. Après avoir travaillé à l’international, ne travailler qu’à Paris, n’est-ce pas un rétrécissement de votre champ d’action ? Pour la première fois de ma vie, je ne suis pas nomade. Je vis dans la ville, travaille dans un petit îlot dans la ville, mais grâce au réseau mis en place, cet îlot est un lieu d’ouverture. Mon pari est le partenariat et la collaboration avec les opérateurs français. Créer un réseau est important pour la mise en vente, la diffusion des créateurs. Quel pari formidable ! Quel est le public du Centre ? Il est majoritairement français. Nous ne nous regardons pas le nombril entre Belges, même s’il est important d’avoir, à certaines occasions, la présence de nos autorités. Quelle est votre touche personnelle dans l’organisation du Centre ? Avant tout, la notion d’ouverture vers les partenaires français. Lorsque je suis arrivée, on ne parlait pas de partenariat, de collaboration. Monter des projets avec d’autres institutions, d’autres maisons, rend plus fort, plus visible. Mobiliser l’attention de professionnels français plus performant. J’ai cette envie d’ouvrir les portes, de respirer, d’aller voir ailleurs. Mais aussi d’accueillir le public. Communiquer, parler, échanger avec lui est important. J’aime la chaleur et la convivialité, ce qui est très liégeois. J’aime cultiver cela dans mes rapports. D’ailleurs les Français apprécient beaucoup. - Pierre Vanderstappen, le goût du partage Que ce soit sur la scène du théâtre ou l’espace de son bureau, Pierre Vanderstappen, conseiller littéraire du Centre, ne semble avoir qu’une ambition : mettre en lumière les œuvres littéraires belges, ainsi que leurs auteurs. En partager…