Jacques Crickillon : la littérature en instance d'oubli

À PROPOS DE L'AUTEUR
Éric BROGNIET

Auteur de Jacques Crickillon : la littérature en instance d'oubli

Éric Brogniet est né à Ciney le 16 août 1956. Il a vécu toute son enfance dans la vallée mosane. Après avoir terminé ses études de documentaliste par un Répertoire informatisé des idées esthétiques de Diderot (Liège, Institut Provincial d'Études et de Recherches Bibliothéconomiques, 1980), il a travaillé un an comme catalographe au Service d'Inspection des Bibliothèques Publiques de la Ville de Liège. Il a ensuite dirigé, de 1981 à 1987, le Centre de Documentation administrative et juridique de la Province de Namur. A partir de 1988, il a été chargé de mission à la Maison de la Poésie de Namur.Il est le fondateur et le directeur de la revue de poésie «Sources» de 1987 à 2000, (relancée sur le site Web de la Maison de la Poésie et de la langue française depuis 2004) et de la collection «Poésie des Régions d'Europe» (1988-2000). Depuis 2003, il est directeur de la Maison de la Poésie et de la Langue française Wallonie-Bruxelles et du Festival international et Marché de Poésie à Namur. Il est membre du comité de rédaction de la revue française "Riveneuve Continents". Nous renvoyons le lecteur, pour des renseignements biographiques complémentaires, à la postface de son livre Le feu gouverne (L'Age d'Homme, Lausanne, 1986), où il s'explique sur ses premiers cheminements en poésie et sur les objectifs qu'il assigne au travail de création comme de diffusion littéraires.Comme critique littéraire, Éric Brogniet a consacré, dans diverses revues des pages de critique à de nombreux écrivains et poètes, parmi lesquels, entre autres, Pierre-Jean Jouve, Kawabata et Mishima, Michel Tournier, Herman Hesse, Jacques Crickillon, Guy Goffette, Christian Hubin, Philippe Jones, Gaspard Hons, Pierre Perrin, Henri Michaux, Pierre Mertens, Pierre Della Faille, Jacques Darras, etc.Il a été élu à l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique le 17 avril 2010, dont il devient le plus jeune membre, et où il succède au poète Fernand Verhesen.Il a été récemment nommé citoyen d'honneur de la Ville d'Andenne, où il a vécu toute sa jeunesse et fut désigné Namurois de l'année 1992 par l'association namuroise Confluent. Il a reçu en 2000 le Prix Adam, décerné au meilleur animateur culturel de l'année dans le domaine de la poésie et en 1990 la Bourse Alken Maes du jeune artiste pour la catégorie Littérature.
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Il fallait un poète pour rencontrer l’œuvre de Jacques Crickillon, pour donner lieu à une danse de planètes mue par la question du geste poétique.   Après la très belle étude de Christophe Van Rossom, Éric Brogniet livre en poète une traversée des créations de l’Apache Crickillon, des cycles d’écriture qui, de La Défendue à L’Indien de la Gare du Nord, de Colonie de la mémoire à Ténébrées, du Tueur birman à Sphère, À Kénalon I et II, portent le verbe au bord du gouffre, sur les cimes de la sécession, loin des bonnes mœurs littéraires. Taillés dans le vif-argent d’une langue réinventant ses pouvoirs comme ses impuissances, la poésie, les nouvelles, les romans de Crickillon se tiennent sur la corde…


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Sandrine WILLEMS , La parole comme voie spirituelle. Dialogue avec l’Inde , Seuil, 2023, 200 p., 19,50 € / ePub : 13,99 € , ISBN : 9782021493276 Dans son dernier essai, l’écrivaine, philosophe, psychanalyste et réalisatrice Sandrine Willems nous invite à un décentrement, nous propose un voyage mental, esthétique et conceptuel loin de l’anthropocentrisme qui a façonné l’Occident. S’ils se voient remis en question de nos jours, de l’intérieur de nos sociétés, l’anthropocentrisme de l’Occident et son primat de l’humain ont eu une incidence sur notre perception de la parole réduite à la sphère humaine, confisquée par cette dernière. L’ouverture de l’esprit aux dimensions qui échappent à la raison se fait sœur d’une expérience de la spiritualité qui, afin de ne rester murée dans l’indicible, doit se mettre en quête d’un langage, plus exactement d’une parole qui puisse en rendre compte. Éblouissant essai sur les diverses visions de la parole, sur sa nature, son origine, son statut, ses effets, réflexions sur les puissances, les ressources, les mystères qu’elle détient, La parole comme voie spirituelle. Dialogue avec l’Inde nous convie à une rencontre avec l’Inde ancienne. Sandrine Willems porte à la lumière la manière dont la spiritualité indienne envisage la parole comme une énergie qui transit toutes les formes de l’être et de la vie, de l’animal au végétal ou au minéral, du divin à l’humain. L’affirmation d’une continuité entre humains et non-humains se traduit dans une pensée qui, loin des dualismes de l’Occident et de leurs conséquences, envisage les échos, les correspondances entre les entités et le Tout, entre les existants et le cosmos.S’appuyant sur les textes fondateurs de l’hindouisme et les différents courants de pensée indienne, des Védas aux Tantras, de la Bhagavad-Gita aux Upanishads , de l’épopée sanskrite Mahabharata au recueil Yoga Sutras , Sandrine Willems propose la conjugaison d’une voie esthétique et d’un chemin spirituel. À partir de la pratique du yoga qu’évoque l’autrice, de la découverte de la musique indienne, des mantras qui pulsent le chant, l’essai explore les enseignements de l’hindouisme et du bouddhisme, leurs puissances thérapeutiques, la gémellité entre exploration intérieure et expression esthétique, l’ouverture à une écoute qui libère la parole, la vie des critères de l’utilité et du savoir. Au cœur du texte, une mort, celle de la mère, une crise sanitaire, une pandémie, symptôme d’une crise du système. Se tenant dans une région qui abolit et transcende la division entre théorie et pratique, la pensée indienne s’offre comme une alternative à l’effondrement d’un système capitaliste mondialisé lié à une vision du monde. Non pas une panacée mais une autre voie. Affin au continuum entre affect et concept, entre pensé et vie qui sous-tend la pensée indienne comme il vertèbre les philosophies de l’immanence de Spinoza à Deleuze ou certains corpus des mystiques, le corps du texte est transi par une parole qui le dépasse, qui l’excède, qui, faisant l’épreuve de noces entre non-maîtrise et laisser-être, transforment autant la scriptrice, l’autrice que les lectrices et lecteurs. Lorsque la poésie fait résonner l’homme et le non-humain, elle rejoint la résonance que visait la musique, le dhvani (…) L’affect cette fois n’est plus causé par le monde, mais par quelque chose qui le dépasse.  Les cheminements dans les textes, les œuvres de Plotin, de mystiques, de Maître Eckhard, de Lacan, de Heidegger, de John Cage, la subtilité des rapprochements, des frottements idéels entre Rabindranah Tagore, Bataille, Foucault, Deleuze s’emportent dans les mouvements d’un texte derviche tourneur qui épouse une parole perçue comme une énergie, un souffle, une expérience inscrite dans un rapport au sacré. Point d’ombilic du sacré, la parole, son nouage entre sens et sons, son espace où respire le silence, produisent des effets thérapeutiques, sont dotés d’effets performatifs : la conception de l’Inde rejoint celle de la psychanalyse fondée sur les vertus de la cure par la parole. Les passerelles entre la parole védique et l’idéalisme allemand, entre des textes mystiques et philosophiques occidentaux et la pensée indienne, l’analyse de la conception heideggérienne du Quadriparti,  de la poésie conçue comme reliance entre la terre et le ciel, les humains et les dieux, comme l’expression d’une quasi-identité entre le Denken, le penser et le Danken , le remerciement forment autant de scansions d’une réélaboration  spirituelle de la vie. Laquelle passe par la vivification de la parole. Véronique Bergen Plus d’information…