Kegels, née Canet

À PROPOS DE L'AUTEUR
Frédéric KIESEL

Auteur de Kegels, née Canet

Frédéric Kiesel est né à Arlon le 24 février 1923, au n°4 de l'Avenue Nothomb. Son père, Max Kiesel, Arlonais de souche, était commissaire d'arrondissement, sa mère appartenait à la bourgeoisie gantoise.Après un doctorat en droit à l'Université de Louvain, le jeune homme s'engagea comme volontaire de guerre en 1944-45 dans les bataillons d'Irlande du Nord. La paix revenue, il fit ses débuts littéraires en collaborant au Jeune Faune, plus tard, il devait compter parmi les fondateurs de La Dryade. Dès 1946, il créa un des plus anciens ciné-clubs de Belgique, le Club de l'Écran, et en assura la présidence jusqu'en 1956. Tout en donnant des cours de vulgarisation juridique - notamment aux Aumôniers du travail à Arlon - il fut avocat au barreau de cette ville jusqu'en 1956. Cette même année, il épousa une Athusienne et devint journaliste à La Métropole d'Anvers.Très vite, son goût des voyages l'amena à se spécialiser dans la politique internationale. C'est pourquoi, en 1963, La Cité lui ouvrait les portes du monde (il y resta jusqu'en 1979). Frédéric Kiesel a eu la chance de faire des reportages un peu partout avec, cependant, une prédilection pour le Proche-Orient et les pays de l'Est; c'est ainsi qu'il a parcouru entre autres l'Allemagne, l'Italie, le Canada, le Liban, la Syrie, la Jordanie, la bande de Gaza, l'Égypte, l'Algérie, l'Irak, la Tunisie, l'Inde, la Thaïlande, le Bangladesh, la Lybie, la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Bulgarie et l'U.R.S.S. Aussi étrange que cela puisse paraître, ce grand voyageur devant l'Éternel n'a jamais mis les pieds aux États-Unis.De 1979 à 1988, grand reporter pour le magazine Pourquoi pas?, Frédéric Kiesel fait aussi œuvre de critique littéraire, artistique et musical (sous le pseudonyme de Guillaume Dufays depuis 1978). Depuis 1988, il était journaliste indépendant. Parallèlement à ce métier passionnant, son activité de poète et d'écrivain lui a valu nombre de prix et récompenses: le Borée (1962), le prix des Scriptores catholici (1974), le prix Polak (1954), le prix Georges Garnir de l'Académie Royale de Langue et Littérature Françaises de Belgique (1975), le prix de l'Office allemand du tourisme (1977), le prix Adrien de Prémorel (1987). Notons aussi que pendant de nombreuses années, il entretenait des relations amicales avec le mouvement catholique polonais Pax. Il était membre et administrateur de l'Académie luxembourgeoise (depuis 1963). Enfin, on peut ajouter qu'il était père de deux filles qui ont également embrassé la carrière de journaliste et que, vivant à Bruxelles, il passait cependant une partie de son temps à Rachecourt, en Gaume, et sur la côte bretonne.Il est décédé en février 2007.

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Lisa DEBAUCHE , La nuit est encore debout c’est pour ça que je ne dors pas , maelstrÖm reEvolution, 2023, 150 p., 15 € , ISBN : 978-2-87505-473-9    Le poème veut la vie. Il ne renonce pas. Tel pourrait être l’acte de foi de Lisa Debauche sinon même son art poétique. Épouser au plus près la condition humaine, être l’instrument de mesure de ce qui en nous résiste envers et contre tout, déjouer l’indifférence, la superficialité, la violence native, ouvrir malgré tout des portes permettant à l’air de circuler, à l’être humain d’accueillir ses possibles, de tendre la main, telle est la fonction du poème, vecteur de résistance. J’ai réellement rencontré la poésie, je veux dire physiquement, suite à un bouleversement familial. Au moment où tous mes repères s’effondraient, j’ai couru d’instinct vers la poésie. J’y ai trouvé la vie ; brute, sauvage, indisciplinée. J’y ai trouvé le souffle que j’avais toujours traqué éperdument, ce désir absolu d’intensité. Une langue des sensations qui dit autrement le réel mais ne cesse de l’étreindre. […].Ce premier recueil de Lisa Debauche, La nuit est encore debout c’est pour ça que je ne dors pas , est de ces livres qui vous captent immédiatement et qu’on ne lâche pas avant d’en avoir terminé la lecture.  Et, celle-ci à son terme résonne encore et encore longtemps en vous. Dans une langue «  brûlante comme la neige « , elle nous parle d’une histoire d’amour, de solitude, d’interrogation existentielle, de la catastrophe du monde et de l’être, de nos plus beaux élans suivis d’innombrables chutes, de la condition et de l’identité féminine aujourd’hui, thèmes classiques certes. Il faut toutefois bien comprendre que ces thèmes classiques, parce qu’ils ont été souvent abordés, nécessitent une approche qui ne tolère aucun à peu près, qui réclame profondeur et fulgurance à travers la leçon d’une expérience réelle de la vie — ex periri , c’est-à-dire ayant traversé les dangers. Ce défi, Lisa Debauche le soutient avec talent et probité. Son écriture à la fois simple et personnelle est traversée par des fulgurances, le ton en est juste et en même temps musclé  : pas de faux-fuyants, pas de poses égocentriques, pas d’intellectualisation et de généralisations abusives qui conduiraient le propos thématique et le style du poème au cœur de l’inauthentique et de la pacotille. Lisa Debauche empoigne son sujet et lui fait superbement rendre gorge : Je suis aux mots ; à leur texture et à leur danse.Je suis aux mots : avidement et dévêtue.Car rien ne m’appartient plusque les mots qui me contiennent.Car rien ne m’appartient autantque le souffle en eux-mêmes.Et tandis que je titube, que je trébuche,que je bégaie,et malgré que je m’élance, que je m’ivresse,que je me brûle,la terre tourne et moi avec elle.La terre tourne autour du soleil. Chez Lisa Debauche, la langue frappe juste, elle cogne même quelquefois. Elle a des métaphores qui n’appartiennent qu’à elle : À l’abandon comme une vague ; le ciel se couvre d’amertume ; comme autant de tonnerres tu te tiens face à moi ; la nuit tatouée d’amour et de lilas ; le jour aussi qui point derrière la colline comme un cheval sauvage … autant de relances dans le narratif qui lui donnent de la perspective et de la profondeur. Et puis ce narratif est tout sauf bavard, car Lisa Debauche procède par coupures, juxtapositions, hachures rythmiques, pollinisations sémantiques autant que par périodes explicatives habituelles à la prose : Tu as décidé.De faire avec ton corps autre chose.De faire avec ton corps. Le thym et le persil,debout sur la commode.En travers de tes bras,des larmes d’aubépine.Quelqu’un entrera,réchauffer ta bouche.La virgule en suspenscomme ton corps, déraciné.En travers de la gorge,un chardon trop ardentte fait danser.Et cette fenêtre à peine entrouvertelaisse pourtant passerla rue de ton enfanceblessée. Une vraie voix poétique est née avec Lisa Debauche et nous en attendons beaucoup. Car son sens de l’image et l’équilibre nerveux de son style tout autant que sa capacité à sublimer la réalité pour y désigner le point de fuite où commence l’aventure poétique véritable sont indéniables : Entre mes seins,j’ai un papillon bleudessiné au couteau,à l’encre de la nuitet au creux de mes hanches — à toi qui me comprends —c’est toute une forêtqui s’ouvre sous la pluie.   Éric Brogniet Plus d’information…