Une femme, la cinquantaine. Deux amants, frères jumeaux, au visage fendu en deux comme un cerveau droit et un cerveau gauche en équilibre parfait. Une flambée de hasards… la foire foraine, la baraque Mémoire du monde, un inconnu sur un banc, un libraire, une balançoire. Et nous voilà emportés sur le carrousel des improbables avec sa part de magie, de poésie, de réenchantement autant que de désenchantement. Un roman léger et profond, drôle…
Auteur de La boutique des fins heureuses
Si le titre du troisième roman de Franca Doura fait songer au recueil de nouvelles de Bruno Schulz, Les boutiques de cannelle, son récit construit l’espace de la lecture comme une boutique dans laquelle on pénètre, happé dans un climat de hasard, de fête foraine et de magie. Arpentage poétique des territoires de l’enfance, des paysages de l’amour, d’une recherche d’insolite, de rencontres fulgurantes, La boutique des fins heureuses s’ouvre sur une attraction d’une fête foraine, un spectacle intitulé Mémoire du monde. Sur la piste, un homme doué d’une mémoire prodigieuse répond sans faille aux questions les plus diverses du public. Les performances mnémoniques de l’artiste réveillent les souvenirs de la narratrice qui reconnaît…
Ce que, s’il fallait croire, je croirais avoir été
« N’oublie jamais non plus d’être seul. Jamais. C’est dans la solitude seulement que le tunnel de ta vie se laisse trouer par la lumière ».Le temps est la meilleure fabrique de littérature, ce temps qui se dépose sur le souvenir et l’efface peu à peu. Il s’agit alors de créer cette forme de vécu réinventé par l’écriture. On ne dira jamais assez le supplément de vie dont profitent les lecteurs en faisant ces éternels cent pas dans l’espace intime de la littérature. Denys-Louis Colaux, dans son dernier livre, Ce que, s’il fallait croire, je croirais avoir été , a particulièrement accompli cette transmutation par une langue puissante et subtile. Voilà un livre majeur dans l’œuvre de l’auteur et un livre qui compte dans le champ du souvenir amoureux. Deux hommes, l’un jeune, l’autre dans la cinquantaine, dialoguent secrètement à propos de ces fumées dispersées dans le ciel des passions. Ces deux hommes ne font qu’un, évidemment. C’est le temps qui les a momentanément dessoudés. Le livre se joue dans cet écart entre ce que l’auteur se souvient avoir vécu, qu’il relate comme un vécu toujours vif, qui est cette expérience de l’amour et de l’adoration de la femme et la contemplation d’aujourd’hui de ce même homme face à ces souvenirs et à ces réminiscences où la fin du voyage tremble en filigrane. Ce que, s’il fallait croire, je croirais avoir été est un livre émouvant tant le style retient juste à temps un baroquisme qui risquait de détendre le dépouillement spirituel que l’auteur développe surtout dans l’espace de la forêt. Cette forêt où l’homme fait se livre à des méditations douloureuses, sensuelles, exigeantes, inquiètes. Dans cette forêt où la grandeur nous tient à la gorge, Denys-Louis Colaux livre ses plus belles pages. « Une chose que je sais c’est qu’on est quelque fois un fétu de paille, un papillon, un pli qu’un coup de fer efface, une chose dispersée dans la mémoire des femmes ».La violence du monde est aussi au coeur du livre avec ce qu’elle défait en nous, brise, saccage, abrutit. L’auteur tient serrée la laisse de sa colère mais on sent que la bête tire, halète, renifle chaque recoin où passent les hommes.Un livre bruissant comme le cœur d’un poète alerté dans le souvenir des plus éminents des saccages : ceux de l’amour. Alors le poète met le genou en terre et rend grâce et hommage au cercle féminin des intrigues et des charmes. La prétention des faux sages de note micro-temps est aux antipodes de l’engagement de Denys-Louis Colaux dans les tourments d’un humaniste en déséquilibre comme les clowns que nous sommes.La littérature nous fait la grâce de les reconnaître, la bêtise, de les dénier. Le poète ici, les fréquente avec cette familiarité des humanistes égarés dans le monde global. Daniel…
A l'âge de vingt ans, le jeune Kurogiku tombe amoureux d'une femme qu'il n'a fait qu'entrevoir…
"On l'appelait Johnny Bruxelles pas seulement parce que c'était son pseudonyme mais…