La cathédrale de brume

À PROPOS DES AUTEURS
Paul Willems

Auteur de La cathédrale de brume

Le monde de Paul Willems (cette expression sert de titre à un livre remarquable consacré à l'auteur et publié chez Labor en 1984), c'est d'abord Missembourg, une propriété presque autarcique où il naît en 1912. Il ne la quitte même pas pour fréquenter l'école primaire. Sa grand-mère lui enseigne le français dans le Télémaque, le jardinier l'initie aux secrets de la nature et du braconnage, son père, qui peint des aquarelles, lui apprend à cueillir l'instant.Dans sa chambre, il connaît l'angoisse des crises d'asthme surmontées grâce à la présence silencieuse de sa grand-mère et il entend au loin, portés par le vent du nord, les bateaux qui, du port d'Anvers tout proche, lui lancent leur profond appel : celui de tous les départs. En 1923, il entame ses humanités au Lycée d'Anvers. A dix-sept ans, la nuit, il s'échappe de la maison pour gagner la ville. A la même époque, il traverse l'Escaut à la nage, descend le fleuve, flâne souvent en kayak pendant des semaines dans l'estuaire et pousse jusqu'à Bredene. Il s'engage aussi comme aide-stewart sur un pétrolier et gagne l'Amérique: aventures, défis à lui-même, avant de commencer des études de droit à l'Université Libre de Bruxelles.Il apprend alors quels conflits politiques et sociaux agitent le monde des années trente. Ses études achevées, il séjourne en Allemagne, chez l'écrivain Hausenstein. Ensuite, il fait son stage d'avocat, à Anvers, dont il connaît bien la bourgeoisie d'affaires.La campagne des dix-huit jours révèle à l'artilleur Willems l'absurdité et la contingence de la vie. Prisonnier, tôt libéré, il travaille au ravitaillement du pays, il se marie à Elza De Groodt, il écrit. Il reconstruit un Missembourg mythique dans Tout est réel ici et une Campine d'avant-guerre, forte, truculente et dramatique dans Blessures. La Chronique du Cygne, parue en 1946, traduit la même nostalgie d'un monde perdu. Cette année, Paul Willems est engagé comme secrétaire général du Palais des Beaux-Arts. Il s'installe avec sa femme à Missembourg. En 1948, il rencontre Claude Etienne qui lui commande une pièce. Ainsi se crée Le bon vin de Monsieur Nuche, satire sociale et début d'une oeuvre dramatique importante. La comédie sera jouée à New-York «Off Broadway» trois ans plus tard.Entre-temps, deux enfants lui sont nés : Jean et Suzanne.S'ouvre alors une période de longs voyages, en particulier en Chine et en Russie. Initié à l'attention dès son enfance, il sympathise avec les paysages et les êtres qui peupleront de leurs «ombres en couleurs» l'oeuvre qui s'épanouit d'année en année.En 1984, Paul Willems met un terme à ses activités au Palais des Beaux-Arts et, dans le domaine de Missembourg, parmi les arbres, les livres et ceux qu'il aime, il poursuit son patient travail d'écrivain.Paul Willems veille à la diffusion d'une oeuvre qui continue à être représentée sur des scènes importantes, comme celle du Rideau de Bruxelles, et qui fait l'objet de nombreuses traductions. Ainsi, Elle disait dormir pour mourir vient d'être reprise dans une mise en scène complètement différente, qui pose sur le texte une autre lumière et montre à quel point le théâtre de Paul Willems, par sa richesse et ses possibilités de suggestion, est susceptible de servir la créativité des comédiens.Garland, l'éditeur new-yorkais bien connu, vient de publier 4 pièces en anglais. Celles-ci ont été traduites par quatre jeunes universitaires. Il s'agit de Il pleut dans ma maison devenu It's raining in my house, de Warna devenu Warna, the weight of the Snow, de La ville à Voile, devenu The sailing City, et Elle disait dormir pour mourir devenu She confused Sleeping and Dying.Ces succès n'ôtent rien à l'attitude de sympathie distanciée, pleine de respect et de sagesse, que l'auteur adopte à l'égard du monde et de ses frères humains. Il reste celui qui «a réalisé son oeuvre théâtrale à l'écart de tout mouvement littéraire, estimant que le bien le plus précieux de l'homme est la liberté totale de pensée.»
Max Elskamp

Illustrateur de La cathédrale de brume

Né à Anvers le 5 mai 1862, la même année que Maurice Maeterlinck, Max Elskamp était par son père d'ascendance scandinave et par sa mère d'ascendance wallonne (Ecaussines) et française. En danois, "elskamp" signifie champ des elfes, champ des génies de l'air. Voilà notre poète, par son patronyme, sous l'aile des dieux de ses ancêtres. Etudes et voyages : influences Suivant sans doute une impulsion de son milieu familial -son père était banquier- il poursuivit jusqu'au succès des études d'avocat à I'U.L.B. Plutôt que de se consacrer vraiment à cette carrière, il se met à traduire le poète américain le plus populaire du XIXe siècle : Henry Wadsworth Longfellow (1807-1882), auteur de longs poèmes narratifs sur des thèmes de l'histoire de son pays. Elskamp aurait-il puisé chez Longfellow son goût du folklore? Beau thème de littérature comparée, mais hors de notre propos. Outre cette influence quasi occulte, il est visiblement marqué par le cadre médiéval et le cosmopolitisme d'Anvers, de même que par une invincible attirance vers la Chine, lui... le descendant des Vikings! Marie Gevers, qui le connut, parle d'un mandarin. Elskamp, en tout cas, rêve à l'Orient mythique et mystique cher au XIXe siècle; se rappeler, à ce sujet, l'aboutissement d'un Leconte de Lisle (Poèmes indous, 1874) et le rôle moteur de l'orientaliste français Eugène Burnouf. Un ami ouvre à notre poète les portes de la poésie symboliste et le voilà à se passionner pour Paul Verlaine et, surtout, pour l'austère Stéphane Mallarmé. Marin en Norvège dans sa jeunesse, Elskamp, à vingt-cinq ans, après un échec amoureux, dont l'écho retentit tout au long de son oeuvre, fit une croisière le long des côtes portugaises, marocaines et italiennes. Un an plus tard, il rencontre Gabrielle de Meester, «Gab» , qui restera son amie toute sa vie. L'oeuvre poétique - L'exil - La fin A trente ans (1892), il publie son premier recueil : Dominical, où s'entend, assourdi, un chant à la Villon, sur une musique souvent verlainienne. Il continue à écrire et à publier. Il est bientôt seul. Sa mère, sa sœur et son père sont morts. Il lui reste quelques amis, dont l'architecte Henri Van de Velde, créateur du "Style moderne". Amoureux des traditions populaires, il se met à les étudier et collectionne les objets folkloriques, germes du futur musée du folklore d'Anvers. Il grave sur bois et devient "imagier", dans L'alphabet de Notre-Dame la Vierge (1901). Lui, l'incroyant, se fait laudateur de Marie avec le verbe et le ciseau. La guerre de 1914-1918 l'oblige à s'exiler en Hollande, loin de Gab. Cette période de sa vie nous vaudra, en 1921 : Sous les tentes de l'exode. La même année, il entre à l'Académie de Langue et de Littérature françaises de Belgique. Aegria somnia sera, en 1924, le dernier recueil publié de son vivant. Obsédé par les questions de la "philosophia prennis" : l'Etre, le Temps et l'Eternité, il versa dans un mysticisme à la Ruysbroeck teinté de tendances bouddhiques. A partir de 1927, il vécut dans une sorte de démence : délire de la persécution et angoisses nocturnes, comme Maurice Maeterlinck. Nés la même année, les poètes furent atteints, au seuil de la mort, de la même maladie. Max Elskamp est mort en 1931. Après cette date, on publiera encore de nombreux recueils. Le regretté Pierre Seghers, qui le connut, préfaça et fit publier ses œuvres complètes, en 1967.

AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "La cathédrale de brume"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Flip et Flap cherchent un trésor

Le grand-père de Flip et Flap leur a laissé une mystérieuse carte avant de disparaître. Les deux petits ratons laveurs décident de partir à la recherche du trésor dans la forêt et croisent de nombreux animaux sur leur chemin. Au terme de leur aventure, Flip et Flap sont heureux d'avoir rencontré plein de nouveaux amis, n'est-ce pas le plus beau trésor qu'on puisse espérer trouver ? Feuilleter un extrait Le grand-père de Flip et Flap est mort. Mais, avant de mourir, il leur a confié une carte au trésor. Les deux ratons laveurs n’hésitent pas : ils partent à la découverte du trésor, comme leur grand-père aventurier le faisait avant eux. Cependant, le parcours n’est pas facile : il faut affronter l’orage, ne pas céder à la tentation de raconter leur quête aux animaux rencontrés et réussir à suivre les bonnes pistes. Au passage, Flip et Flap vont aussi devoir aider nombre d’amis croisés en chemin. Les illustrations de cet album plongent immédiatement le lecteur dans l’histoire. En effet, toutes rondes, elles sont pleines de tons chaleureux, mettant bien en valeur la saison automnale du récit, et, réalisées au crayon, elles donnent une douceur qui offre à l’histoire un climat apaisant. Tout de suite, le lecteur ne peut alors que s’attacher aux deux compères et avoir envie de les suivre dans leur aventure. Pleine de rebondissements, celle-ci est truffée de bonnes surprises qui prônent les valeurs de l’amitié et de l’entraide. Puis, au dénouement, une autre lettre du grand-père est trouvée : il ne faut pas hésiter à voyager. Voilà un message très bien passé grâce à cette histoire et qui donnera très certainement envie aux jeunes lecteurs de partir explorer la forêt. On ne peut que souhaiter que les lecteurs fassent d’aussi…

L’Herbe qui tremble (réédition)

Genre : Roman Format : 14 X 19,5 cm Nombre de pages : 176 p.…