La leçon interrompue

À PROPOS DE L'AUTEUR
Georges Thinès

Auteur de La leçon interrompue

Le roman peut tout inclure, de l'analyse du fait concret à la poésie même. J'y vois avant tout un genre souple permettant à l'écrivain d'exprimer son expérience subjective des êtres et des choses et d'en dégager le sens. C'est pourquoi le thème du roman importe peu à mes yeux. Il est pour moi le véritable révélateur du vécu.
(Extrait des réponses de Georges Thinès à une enquête du Groupe du Roman : Le roman en questions, 1980, p. 79).
Georges Thinès est né à Liège, le 10 février 1923. De 1944 à 1946, il est volontaire de guerre à la Royal Navy, lieutenant de vaisseau de première classe (Commandant) de réserve à la Force Navale.En 1953, chercheur du FNRS Séjours de recherche prolongés aux universités d'Utrecht et de Cologne, ainsi qu'au British Museum. Il travaille depuis cette date sur des problèmes de comportement animal et s'intéresse particulièrement aux comportements taxiques des vertébrés cavernicoles. Devient docteur en psychologie en 1955. En 1956, professeur visiteur à l'Université Lovanium. Procède à partir de ce moment à plusieurs séries de recherches sur la causalité perceptive et sur les mouvements apparents, dont les principaux résultats seront publiés à partir de 1960. En 1957, bachelier en philosophie, et en 1961, maître de conférence à l'Université de Nimègue, où il enseignera la psychologie comparée durant huit ans. En 1963, professeur ordinaire à l'Université de Louvain. Fonde et dirige le laboratoire de psychologie animale. Fonde, avec M. Huyskens, l'orchestre symphonique de l'Université de Louvain, où il occupe le premier pupitre des premiers violons. L'orchestre est dirigé par Louis Weemaels, ancien directeur de l'Orchestre National de Belgique.Il fonde et dirige, en 1966, le Centre de Psychologie expérimentale et comparée de l'Université de Louvain, et la Faculté de Psychologie en 1967. Il devient doyen de celle-ci jusqu'en 1972.Il obtient en 1971 le prix Francqui, en 1973, le prix Rossel, et, en 1992, le prix Bernheim pour l'ensemble de son oeuvre.Outre les articles qui ont paru dans des revues scientifiques spécialisées, Georges Thinès a publié plusieurs ouvrages sur les questions de psychologie expérimentale, d'éthologie et de biospéologie. Il est également l'auteur d'ouvrages de psychologie philosophique. Il a fondé deux revues internationales, le Journal of Phenomenological Psychology et Behavioural Processes, dont il est le rédacteur en chef. Il est membre de l'Académie Royale des Sciences et de l'Académie Royale de Langue et de Littératures Françaises, où il a succédé à Marcel Thiry. Il a été professeur visiteur au Collège de France en 1989.

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Lisa DEBAUCHE , La nuit est encore debout c’est pour ça que je ne dors pas , maelstrÖm reEvolution, 2023, 150 p., 15 € , ISBN : 978-2-87505-473-9    Le poème veut la vie. Il ne renonce pas. Tel pourrait être l’acte de foi de Lisa Debauche sinon même son art poétique. Épouser au plus près la condition humaine, être l’instrument de mesure de ce qui en nous résiste envers et contre tout, déjouer l’indifférence, la superficialité, la violence native, ouvrir malgré tout des portes permettant à l’air de circuler, à l’être humain d’accueillir ses possibles, de tendre la main, telle est la fonction du poème, vecteur de résistance. J’ai réellement rencontré la poésie, je veux dire physiquement, suite à un bouleversement familial. Au moment où tous mes repères s’effondraient, j’ai couru d’instinct vers la poésie. J’y ai trouvé la vie ; brute, sauvage, indisciplinée. J’y ai trouvé le souffle que j’avais toujours traqué éperdument, ce désir absolu d’intensité. Une langue des sensations qui dit autrement le réel mais ne cesse de l’étreindre. […].Ce premier recueil de Lisa Debauche, La nuit est encore debout c’est pour ça que je ne dors pas , est de ces livres qui vous captent immédiatement et qu’on ne lâche pas avant d’en avoir terminé la lecture.  Et, celle-ci à son terme résonne encore et encore longtemps en vous. Dans une langue «  brûlante comme la neige « , elle nous parle d’une histoire d’amour, de solitude, d’interrogation existentielle, de la catastrophe du monde et de l’être, de nos plus beaux élans suivis d’innombrables chutes, de la condition et de l’identité féminine aujourd’hui, thèmes classiques certes. Il faut toutefois bien comprendre que ces thèmes classiques, parce qu’ils ont été souvent abordés, nécessitent une approche qui ne tolère aucun à peu près, qui réclame profondeur et fulgurance à travers la leçon d’une expérience réelle de la vie — ex periri , c’est-à-dire ayant traversé les dangers. Ce défi, Lisa Debauche le soutient avec talent et probité. Son écriture à la fois simple et personnelle est traversée par des fulgurances, le ton en est juste et en même temps musclé  : pas de faux-fuyants, pas de poses égocentriques, pas d’intellectualisation et de généralisations abusives qui conduiraient le propos thématique et le style du poème au cœur de l’inauthentique et de la pacotille. Lisa Debauche empoigne son sujet et lui fait superbement rendre gorge : Je suis aux mots ; à leur texture et à leur danse.Je suis aux mots : avidement et dévêtue.Car rien ne m’appartient plusque les mots qui me contiennent.Car rien ne m’appartient autantque le souffle en eux-mêmes.Et tandis que je titube, que je trébuche,que je bégaie,et malgré que je m’élance, que je m’ivresse,que je me brûle,la terre tourne et moi avec elle.La terre tourne autour du soleil. Chez Lisa Debauche, la langue frappe juste, elle cogne même quelquefois. Elle a des métaphores qui n’appartiennent qu’à elle : À l’abandon comme une vague ; le ciel se couvre d’amertume ; comme autant de tonnerres tu te tiens face à moi ; la nuit tatouée d’amour et de lilas ; le jour aussi qui point derrière la colline comme un cheval sauvage … autant de relances dans le narratif qui lui donnent de la perspective et de la profondeur. Et puis ce narratif est tout sauf bavard, car Lisa Debauche procède par coupures, juxtapositions, hachures rythmiques, pollinisations sémantiques autant que par périodes explicatives habituelles à la prose : Tu as décidé.De faire avec ton corps autre chose.De faire avec ton corps. Le thym et le persil,debout sur la commode.En travers de tes bras,des larmes d’aubépine.Quelqu’un entrera,réchauffer ta bouche.La virgule en suspenscomme ton corps, déraciné.En travers de la gorge,un chardon trop ardentte fait danser.Et cette fenêtre à peine entrouvertelaisse pourtant passerla rue de ton enfanceblessée. Une vraie voix poétique est née avec Lisa Debauche et nous en attendons beaucoup. Car son sens de l’image et l’équilibre nerveux de son style tout autant que sa capacité à sublimer la réalité pour y désigner le point de fuite où commence l’aventure poétique véritable sont indéniables : Entre mes seins,j’ai un papillon bleudessiné au couteau,à l’encre de la nuitet au creux de mes hanches — à toi qui me comprends —c’est toute une forêtqui s’ouvre sous la pluie.   Éric Brogniet Plus d’information…

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