Auteur de L’avenue, la kasbah
Elie est cinéaste et il débarque en Tunisie au plein cœur des mouvements du printemps arabe. Son arrivée dans le pays vise initialement à préparer un retour sur les lieux de tournage du film de Jean-Jacques Andrien, Le fils d’Amr est mort (1975). Mais dès qu’il pose le pied sur le sol tunisien, il est pris dans le tourbillon d’espoir qui anime la population qui se mobilise dans les rues. Dans sa foulée et derrière sa caméra, nous arpentons les assemblées, les sit-in, les défilés.Et nous rencontrons Alyssa, qu’il aborde lors d’une réunion. Entre eux, c’est le coup de foudre immédiat. Le besoin de se revoir relève de l’évidence, la communion d’esprit est forte tout autant que l’attirance des corps. Et pourtant, leur relation…
Julien d’Ombres (Le Royaume des Euménides, tome 1)
Julien, jeune tailleur de pierre, fuit son père trop sévère et part sur les routes avec son mainate Arthur. Il rencontre le magicien Sanctorius et sa fille la jolie Myrte, muette depuis un sortilège. Pour sauver cette dernière, Julien aura le courage d’affronter d’étranges nuages de brumes vivants, les Euménides, commandés par le sculpteur et sorcier Ikarus. Arrêtés sur une méprise par un seigneur, Julien et Sanctorius ne seront sauvés que parce que susceptibles de pouvoir aider ce seigneur. Il est en effet victime de métamorphoses en loup-garou suite à un pacte passé avec Ikarus. Parallèlement, Myrte a rencontré un ermite qui semble pouvoir passer d’un monde à un autre et ainsi cerner Ikarus. Mordu par un Euménide, Julien découvre bientôt qu’il se transforme en félin… Le narrateur de ce roman est le mainate. Dans un prologue, il se présente comme un menteur : de cette façon, le lecteur ne sait pas si l’histoire racontée est vraie ou fausse. Un ton original donc est donné, même si j’ai parfois eu du mal à situer rapidement le « je », qui n’apparaît finalement pas tant que cela puisque souvent spectateur. Julien d’Ombres est à part cela un roman fantastique assez classique, avec le thème du passage entre différents mondes récurrent dans ce genre de littérature. On notera une volonté de coller à un Moyen-Age français aussi juste que possible : société féodale, importance de la religion et répression de la sorcellerie, évocation de la construction des cathédrales de Beauvais et Notre-Dame… L’intrigue est prenante, Patrick Delperdange sait manier le suspense en ne faisant apparaître Ikarus qu’à la fin et en laissant un Julien à moitié transformé à la dernière page. Le Royaume des Euménides ne sera pas une série qui fera date, mais est un produit de bonne qualité qui cherche (un peu) à se différencier des autres aventures fantastique aujourd’hui légions. Sophie…