L'espace du dedans

À PROPOS DE L'AUTEUR
Henri MICHAUX

Auteur de L'espace du dedans

24 mai 1899 : naissance à Namur d'Henri Michaux. Famille de notables ardennais. Il passera sa première enfance à Bruxelles.1906-1910 : études primaires en Campine (Putte-Grasheide), apprend le flamand, n'aime pas le "plat pays", refuse les aliments et l'affection familiale.1911-1914 : retour à Bruxelles où il fait ses humanités chez les Jésuites. Première découverte du dictionnaire.1914-1918 : pendant l'occupation allemande, il lit beaucoup (Ruysbroeck, Tolstoï, Dostoïevski, vies de saints et de mystiques) et s'initie à la littérature qui pourtant ne lui paraît pas être "l'essentiel".Années 1920 : abandonne des études de médecine après avoir préparé le P.C.B. Renonce à la vie monastique et s'embarque comme matelot (Brême, Newport, Rio de Janeiro, Marseille) - Retour à la ville et aux gens détestés - Lecture de Lautréamont - Encouragé par Franz Hellens et Jean Paulhan, il publie ses premières oeuvres (Fables des origines, Les rêves et la jambe, Cas de folie circulaire). En 1924, il quitte la Belgique pour Paris. Rencontre Supervielle, et les peintres Klee, Ernst, Chirico. Il ne sera naturalisé qu'en 1955 mais la peinture l'intéressera toujours, ainsi que le dessin.1927-1936 : années de voyages et de récits : Equateur (1927), parution de Qui je fus. Voyage en Turquie, aux Indes, en Chine, en Malaisie, en Amérique du Sud (Uruguay, Argentine). Publication de Un barbare en Asie et autres "récits de voyage". Un certain Plume (1930).1936-1946 : rédacteur en chef de la revue Hermès. Dessine et peint. S'installe sur la côte d'Azur et s'y marie (1940-41). Découvert par Gide, il est peu à peu reconnu. Publie Exorcismes (1943) à Paris.1946-1955 : années d'épreuves et de création : Peindre, composer, écrire, me parcourir, là est l'aventure d'être en vie. Voyage en Egypte. Mort de sa femme dans un accident (brûlures). Le poète ne s'en remettra jamais. En peinture, passage du figuratif au tachisme.1955-1967 : exploration de la mescaline et publication de recueils sur la drogue (Misérable miracle, L'infini turbulent, Connaissance par les gouffres, etc). Refuse en 1965 le Grand Prix National des Lettres.Années 1970 : expositions diverses un peu partout depuis 1965 (Paris, Bruxelles, Hollande, Allemagne, Etats-Unis, etc) de ses peintures acryliques, énigmatiques et idéogrammes chinois. Le poète explore ses nuits et ses rêves, s'est retiré dans une tour d'ivoire... Il publie toujours des recueils...Le 20 octobre 1984, Henri Michaux meurt comme il a vécu : dans la solitude et le secret. Sa mort n'est annoncée au monde qu'à l'ouverture de son testament.

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Lisa DEBAUCHE , La nuit est encore debout c’est pour ça que je ne dors pas , maelstrÖm reEvolution, 2023, 150 p., 15 € , ISBN : 978-2-87505-473-9    Le poème veut la vie. Il ne renonce pas. Tel pourrait être l’acte de foi de Lisa Debauche sinon même son art poétique. Épouser au plus près la condition humaine, être l’instrument de mesure de ce qui en nous résiste envers et contre tout, déjouer l’indifférence, la superficialité, la violence native, ouvrir malgré tout des portes permettant à l’air de circuler, à l’être humain d’accueillir ses possibles, de tendre la main, telle est la fonction du poème, vecteur de résistance. J’ai réellement rencontré la poésie, je veux dire physiquement, suite à un bouleversement familial. Au moment où tous mes repères s’effondraient, j’ai couru d’instinct vers la poésie. J’y ai trouvé la vie ; brute, sauvage, indisciplinée. J’y ai trouvé le souffle que j’avais toujours traqué éperdument, ce désir absolu d’intensité. Une langue des sensations qui dit autrement le réel mais ne cesse de l’étreindre. […].Ce premier recueil de Lisa Debauche, La nuit est encore debout c’est pour ça que je ne dors pas , est de ces livres qui vous captent immédiatement et qu’on ne lâche pas avant d’en avoir terminé la lecture.  Et, celle-ci à son terme résonne encore et encore longtemps en vous. Dans une langue «  brûlante comme la neige « , elle nous parle d’une histoire d’amour, de solitude, d’interrogation existentielle, de la catastrophe du monde et de l’être, de nos plus beaux élans suivis d’innombrables chutes, de la condition et de l’identité féminine aujourd’hui, thèmes classiques certes. Il faut toutefois bien comprendre que ces thèmes classiques, parce qu’ils ont été souvent abordés, nécessitent une approche qui ne tolère aucun à peu près, qui réclame profondeur et fulgurance à travers la leçon d’une expérience réelle de la vie — ex periri , c’est-à-dire ayant traversé les dangers. Ce défi, Lisa Debauche le soutient avec talent et probité. Son écriture à la fois simple et personnelle est traversée par des fulgurances, le ton en est juste et en même temps musclé  : pas de faux-fuyants, pas de poses égocentriques, pas d’intellectualisation et de généralisations abusives qui conduiraient le propos thématique et le style du poème au cœur de l’inauthentique et de la pacotille. Lisa Debauche empoigne son sujet et lui fait superbement rendre gorge : Je suis aux mots ; à leur texture et à leur danse.Je suis aux mots : avidement et dévêtue.Car rien ne m’appartient plusque les mots qui me contiennent.Car rien ne m’appartient autantque le souffle en eux-mêmes.Et tandis que je titube, que je trébuche,que je bégaie,et malgré que je m’élance, que je m’ivresse,que je me brûle,la terre tourne et moi avec elle.La terre tourne autour du soleil. Chez Lisa Debauche, la langue frappe juste, elle cogne même quelquefois. Elle a des métaphores qui n’appartiennent qu’à elle : À l’abandon comme une vague ; le ciel se couvre d’amertume ; comme autant de tonnerres tu te tiens face à moi ; la nuit tatouée d’amour et de lilas ; le jour aussi qui point derrière la colline comme un cheval sauvage … autant de relances dans le narratif qui lui donnent de la perspective et de la profondeur. Et puis ce narratif est tout sauf bavard, car Lisa Debauche procède par coupures, juxtapositions, hachures rythmiques, pollinisations sémantiques autant que par périodes explicatives habituelles à la prose : Tu as décidé.De faire avec ton corps autre chose.De faire avec ton corps. Le thym et le persil,debout sur la commode.En travers de tes bras,des larmes d’aubépine.Quelqu’un entrera,réchauffer ta bouche.La virgule en suspenscomme ton corps, déraciné.En travers de la gorge,un chardon trop ardentte fait danser.Et cette fenêtre à peine entrouvertelaisse pourtant passerla rue de ton enfanceblessée. Une vraie voix poétique est née avec Lisa Debauche et nous en attendons beaucoup. Car son sens de l’image et l’équilibre nerveux de son style tout autant que sa capacité à sublimer la réalité pour y désigner le point de fuite où commence l’aventure poétique véritable sont indéniables : Entre mes seins,j’ai un papillon bleudessiné au couteau,à l’encre de la nuitet au creux de mes hanches — à toi qui me comprends —c’est toute une forêtqui s’ouvre sous la pluie.   Éric Brogniet Plus d’information…