Opération T

À PROPOS DE L'AUTEUR
Isabelle Bary

Auteur de Opération T

Isabelle Bary est née à Vilvorde en 1968, d’une maman mi-flamande, mi-anglaise et d’un papa bruxellois francophone. Comme les chevaux, la lecture et le chocolat, l’écriture a conquis son cœur dès l’enfance, mais la possibilité de la vivre n’est venue que bien plus tard. Ingénieur commercial Solvay, sa courte vie de « femme d’affaires » prend une tournure particulière en 1994: elle part, un an, sac au dos pour explorer le monde. Quelques années plus tard lui vient l’envie de conter cet événement, Globe Story paraît en 2005 aux Éditions Complicités. Le virus est ancré. La plume ensuite ne la quitte plus. En 2008, un premier roman : « Le cadeau de Léa » aux Éditions Luce Wilquin (finaliste du Prix Première et du Prix Jean Muno) a séduit de nombreux lecteurs. Son second roman, Baruffa, paraît en février 2009, chez le même éditeur. Luce Wilquin lui accordera aussi sa confiance pour le troisième « La prophétie du jaguar », paru en février 2011 et encouragé par l’Académie Royale de Langue et de Littérature Françaises de Belgique. En mars 2011, les Éditions Luc Pire lui proposent de participer à l’élaboration d’une nouvelle collection ayant pour but de stimuler le goût de lire auprès des voyageurs du train. C’est dans cet esprit que le roman « Braine Blues » paraitra en septembre 2011. Un cinquième roman « La vie selon Hope » est paru début février 2013, aux Éditions Luce Wilquin. Il fait partie de la sélection finale du Prix Soroptimiste de la romancière francophone. Au fil de l’écriture romanesque, elle participe de façon régulière à l’écriture de plusieurs « collectifs » dont « Marginales », dirigé par Jacques De Decker et « J’écris ton nom », une collection des Éditions Couleurs Livres. En 2006, elle entame avec une amie photographe un travail sur les sans-abri de Bruxelles. Ce projet sur les démunis se concrétise en 2009 sous forme d’un beau livre : « Juste un regard » qui parait en novembre 2010 aux Éditions Avant-Propos. En 2007, Hervé Broquet (Éditions Couleur livres) lui commande pour sa collection « Dialogues », la rédaction d’un livre sur l’humanité en médecine, avec la collaboration du Dr Jacques Brotchi. « Le malade et le médecin, une commune humanité » paraît en septembre 2008. Un nouveau roman paraît en octobre 2014, aux Editions Luce Wilquin (avec le soutien de la Scam) : Zebraska. Ce roman connaît toujours un franc succès tant en Belgique que chez ses voisins francophones. « Ce qu’elle ne m’a pas dit » (septembre 2016) est son sixième roman aux Editions Luce Wilquin. En 2018, elle a publié "Les dix-sept valises", Ed. Luce Wilquin.

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Lisa DEBAUCHE , La nuit est encore debout c’est pour ça que je ne dors pas , maelstrÖm reEvolution, 2023, 150 p., 15 € , ISBN : 978-2-87505-473-9    Le poème veut la vie. Il ne renonce pas. Tel pourrait être l’acte de foi de Lisa Debauche sinon même son art poétique. Épouser au plus près la condition humaine, être l’instrument de mesure de ce qui en nous résiste envers et contre tout, déjouer l’indifférence, la superficialité, la violence native, ouvrir malgré tout des portes permettant à l’air de circuler, à l’être humain d’accueillir ses possibles, de tendre la main, telle est la fonction du poème, vecteur de résistance. J’ai réellement rencontré la poésie, je veux dire physiquement, suite à un bouleversement familial. Au moment où tous mes repères s’effondraient, j’ai couru d’instinct vers la poésie. J’y ai trouvé la vie ; brute, sauvage, indisciplinée. J’y ai trouvé le souffle que j’avais toujours traqué éperdument, ce désir absolu d’intensité. Une langue des sensations qui dit autrement le réel mais ne cesse de l’étreindre. […].Ce premier recueil de Lisa Debauche, La nuit est encore debout c’est pour ça que je ne dors pas , est de ces livres qui vous captent immédiatement et qu’on ne lâche pas avant d’en avoir terminé la lecture.  Et, celle-ci à son terme résonne encore et encore longtemps en vous. Dans une langue «  brûlante comme la neige « , elle nous parle d’une histoire d’amour, de solitude, d’interrogation existentielle, de la catastrophe du monde et de l’être, de nos plus beaux élans suivis d’innombrables chutes, de la condition et de l’identité féminine aujourd’hui, thèmes classiques certes. Il faut toutefois bien comprendre que ces thèmes classiques, parce qu’ils ont été souvent abordés, nécessitent une approche qui ne tolère aucun à peu près, qui réclame profondeur et fulgurance à travers la leçon d’une expérience réelle de la vie — ex periri , c’est-à-dire ayant traversé les dangers. Ce défi, Lisa Debauche le soutient avec talent et probité. Son écriture à la fois simple et personnelle est traversée par des fulgurances, le ton en est juste et en même temps musclé  : pas de faux-fuyants, pas de poses égocentriques, pas d’intellectualisation et de généralisations abusives qui conduiraient le propos thématique et le style du poème au cœur de l’inauthentique et de la pacotille. Lisa Debauche empoigne son sujet et lui fait superbement rendre gorge : Je suis aux mots ; à leur texture et à leur danse.Je suis aux mots : avidement et dévêtue.Car rien ne m’appartient plusque les mots qui me contiennent.Car rien ne m’appartient autantque le souffle en eux-mêmes.Et tandis que je titube, que je trébuche,que je bégaie,et malgré que je m’élance, que je m’ivresse,que je me brûle,la terre tourne et moi avec elle.La terre tourne autour du soleil. Chez Lisa Debauche, la langue frappe juste, elle cogne même quelquefois. Elle a des métaphores qui n’appartiennent qu’à elle : À l’abandon comme une vague ; le ciel se couvre d’amertume ; comme autant de tonnerres tu te tiens face à moi ; la nuit tatouée d’amour et de lilas ; le jour aussi qui point derrière la colline comme un cheval sauvage … autant de relances dans le narratif qui lui donnent de la perspective et de la profondeur. Et puis ce narratif est tout sauf bavard, car Lisa Debauche procède par coupures, juxtapositions, hachures rythmiques, pollinisations sémantiques autant que par périodes explicatives habituelles à la prose : Tu as décidé.De faire avec ton corps autre chose.De faire avec ton corps. Le thym et le persil,debout sur la commode.En travers de tes bras,des larmes d’aubépine.Quelqu’un entrera,réchauffer ta bouche.La virgule en suspenscomme ton corps, déraciné.En travers de la gorge,un chardon trop ardentte fait danser.Et cette fenêtre à peine entrouvertelaisse pourtant passerla rue de ton enfanceblessée. Une vraie voix poétique est née avec Lisa Debauche et nous en attendons beaucoup. Car son sens de l’image et l’équilibre nerveux de son style tout autant que sa capacité à sublimer la réalité pour y désigner le point de fuite où commence l’aventure poétique véritable sont indéniables : Entre mes seins,j’ai un papillon bleudessiné au couteau,à l’encre de la nuitet au creux de mes hanches — à toi qui me comprends —c’est toute une forêtqui s’ouvre sous la pluie.   Éric Brogniet Plus d’information…