Philippe MARCZEWSKI, Quand Cécile, Seuil, 2024, 144 p., 17,50 € / ePub : 12,99 €, ISBN : 9782021554656C’était une plage d’Italie.C’étaient les rues désertes et l’appartement mansardé.C’était le goût des kakis sur les lèvres salées. C’était la finesse de ses cheveux.C’était la blondeur des cils autour de ses yeux.Cécile est morte à vingt-sept ans comme toutes ces vedettes dont on fait la liste chaque fois que meurt quelqu’un de cet âge, mais Cécile n’était pas célèbre, elle n’était pas guitariste ni chanteuse ni comédienne, elle avait étudié la psychologie et dans le journal local qui a fait une recension de l’accident c’est ainsi qu’elle a été décrite, Cécile B., 27 ans, psychologue,…
Lorsque Rascal se met à l’écriture. On connaissait les albums, il faudra désormais aussi compter sur les romans de Rascal. Voici un texte intimiste, sorte de journal ou de souvenirs au parfum d’autrefois. Au fil des saisons, en de courts chapitres le lecteur découvrir la vie quotidienne de Rose, une petite citadine. A chaque saison, elle revient à la campagne, chez ses grands-parents. Ici, comme des petites notes personnelles, elle y contient ses sentiments, ses secrets ou ses premiers amours. On sent le vent, l’odeur des feuilles en automne, la pluie sur les carreaux du train. Car ce texte est tout empli de nostalgie, du temps qui passe et qui, malgré les souvenirs, ne sera jamais retrouvé. On retiendra particulièrement les deux premières saisons : l’été, où Rose prépare, avec sa grand-mère complice, un bel anniversaire à son grand-père (il n’a jamais pris l’avion) ; l’automne avec cette étrange promenade en compagnie de son grand-père et cette photo dans une de ses poches (Rose pense que c’est la sienne). Ces passages sont d’une très belle tendresse. On est moins convaincu par les deux derniers chapitres : l’escapade hivernale durant la nuit, l’épisode du train et les premiers émois amoureux. Il n ‘empêche que ce premier roman reste d’une belle tenue, renforcée par de belles aquarelles couleur sépia de Nathalie Novi (où l’on croise pelle mêle, le facteur de Tati, un regard dans un rétroviseur, une nature morte sur une nappe aux carrés rouges).…