Roger Van de Wouwer, l’incorruptible

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À l’heure où Paris célèbre une nouvelle fois et en grande pompe les œuvres de René Magritte, une première monographie révèle la vie et l’œuvre de Roger Van de Wouwer (1933-2005), peintre, dessinateur et écrivain surréaliste peu connu, originaire d’Anvers, proche de Marcel Mariën, Tom Gutt et Louis Scutenaire. En mai 1963, la librairie-galerie « La Proue », à Bruxelles, exposait un jeune artiste né à Hoboken trente ans plus tôt. Roger Van de Wouwer n’était alors guère connu que d’un petit noyau d’activistes surréalistes – que Louis Scutenaire avait surnommé « le gang de Bruxelles » – regroupés autour du poète, écrivain et polémiste Tom Gutt (1941-2002). Envoyée par la poste, l’invitation au vernissage était accompagnée d’un petit…


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Histoire d'un livre : Un mâle de Camille Lemonnier

À propos du livre (début du Chapitre 1) «Est-ce que nos livres, après tout, ne sont pas toujours faits des miettes de notre vie?» En posant la question comme il le fait, Lemonnier reconnaissait l'étroit rapport qui existe entre la propre expérience de l'écrivain et la matière de son oeuvre, les mille liens qui unissent celle-ci à celui-là. Des quelque soixante-dix volumes qu'il a publiés, aucun mieux qu' Un mâle n'aiderait à montrer cette relation; aucun n'a livré, délivré une part aussi grande de lui-même, aucun ne reflète davantage son humeur, ses goûts, ses aspirations. Ce n'est point qu'il s'agisse en l'occurrence d'une autobiographie plus ou moins déguisée. Rien n'est plus étranger à l'aventure de Cachaprès, son héros, que la vie de l'auteur, qui fut bourgeoise, laborieuse, régulière et, le métier, la nécessité et les circonstances aidant, casanière. Mais, à côté de l'existence vécue, il y a, secrète, imprécise, virtuelle, celle qu'on eût aimé connaître, celle qu'on rêve — ou qu'on raconte — faute de pouvoir la vivre. En concevant son personnage, en le peignant et l'animant, Lemonnier s'est libéré de songes complaisamment nourris. Il a imaginé ce qu'aurait été son propre destin en d'autres conjonctures. Ces «miettes de la vie», que son oeuvre va cette fois recueillir, ne sont-ce pas, transposés, les refoulements et les amputations qu'une contrariante nécessité lui a de bonne heure imposés? Un mâle est un récit réaliste, voire naturaliste par plus d'un trait. Mais l'oeuvre apparaît aussi comme un vaste poème en prose où, par delà l'exaltation des beautés d'une nature sauvage et l'épique grandissement du rustre qui la hante, se devine la nostalgie de l'homme civilisé qu'obsède l'image d'une illusoire…

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