Autrice et illustratrice de Tu t’appelleras Lapin
Née le 20 mars 1991 à Anderlecht
Master en Beaux-Arts - option illustration, LUCA Schools of Arts, Gand
Inspirée par mes voyages, le plus souvent dans le Nord, c’est en mêlant plusieurs techniques telles que la gouache, le crayon, l’acrylique, le pastel, le pochoir et parfois le collage que je réalise mes images, souvent très colorées. Je me laisse également inspirer par le monde qui m’entoure pour écrire des histoires, simples, mais (je l’espère) poétiques et dans lesquelles il est facile de se retrouver. Lauréate d'une Bourse de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Découverte, 2016Quelque part entre rêve et réalité, entre village et forêt, du côté « d’ailleurs », vit seule une étrange fillette : Belette. Son prénom interroge, est-ce un surnom ? Un trait de caractère ? Elle est futée, capable de vire seule, en totale liberté, au contact de la nature. Un matin, cette liberté s’affronte à une réalité très étrange : une forme immense ! « Ce matin,…
L’univers de Marine Schneider se pelotonne dans un fantastique mystérieux. Cette artiste crée des albums atmosphériques qui surprennent et intriguent. Son trait se fait épuré et expressif quand elle envisage certains personnages, alors que sa technique se ramifie au moment de représenter la nature. Effets d’aquarelle et de pastel, rehaussements de contours, texture en superpositions, perspectives recalibrées, variations autour des verts et du saumon… Par touches, aplats, traits et nuages, Schneider compose avec sensibilité un imaginaire dense, silencieux et accueillant qui suscite une irrésistible envie de le pénétrer.« Personne ne sait exactement quand cette histoire a commencé. C’était sûrement la nuit. En tout cas, personne…
Lorsque le sauvage s’immisce d’un coup (mais à pas de loup) dans le quotidien d’une petite fille, le familier se colore d’inattendu et les frontières s’estompent pour laisser place à un univers fabuleux, tissé des plus singulières rencontres.
Lorsque le sauvage s’immisce d’un coup (mais à pas de loup) dans le quotidien d’une petite fille, le familier se colore d’inattendu et les frontières s’estompent pour laisser place à un univers fabuleux, tissé des plus singulières rencontres.
Tu t’appelleras Lapin est un ouvrage de l’autrice et illustratrice Marine Schneider, publié aux éditions…
Un ours et moi, et moi, et moi
Comme tous les matins, devant le miroir, Léo se dit bonjour : « Salut, moi ! Aujourd'hui, tu sais quoi ? Tu vas vivre une sacrée bonne journée ! » Pourtant, sa grande sœur fait la tête, sa voisine ne veut pas jouer avec lui et dehors il pleut ! Léo va dans la forêt et se retrouve face à un énorme ours brun. « Tu ne t'en vas pas, c'est étrange. Tu n'es pas fâché contre moi, toi ? » A moitié dissimulé derrière un ours un peu emprunté, un enfant ravi, câline l’animal. C’est Léo, un petit garçon angoissé par une certitude, tout le monde est fâché contre lui, sans savoir ni comprendre pourquoi. Sa sœur, sa voisine, le ciel sous la pluie, la rivière qui déborde sont autant de preuves que tout est ligué contre lui. Même l’ombre qui le recouvre dans la forêt est une preuve supplémentaire, jusqu’au moment où « il entend bouger dans les fourrés » : un ours ! Entre l’enfant malheureux et l’ours, une muette amitié s’installe ; l’ours devient le rempart de la douleur. Le récit bien construit est à juste distance entre le réel et l’imaginaire. Côte à côte sur leur banc, mangeant du miel, pour les deux héros, c’est la béatitude. Il y a quelque chose de bouleversant chez Léo, tellement persuadé que tout le monde lui en veut. Tout est vu par son regard et le dessin minimal d’Ingrid Godon, les couleurs tout en nuances émeuvent le lecteur. Les regards entre les personnages, leur relation aux éléments, tout petits dans la spirale de la mer ou seuls dans le gris sombre de la pluie parlent à l’imagination. Léo c’est l’anti-Max (Max et les Maximonstres). La colère de Max, sa volonté de puissance engendrent des monstres. La peine de Léo, son sentiment de culpabilité engendrent une dévalorisation jusqu’à la disparition. Lorsque la situation se retourne, on est soulagé : on veut croire que la solitude de Léo n’est que le fruit de son imagination. En écho à la première scène où Léo dans son miroir pense « qu’il va vivre une sacrée bonne journée », on est heureux avec l’ours dans le miroir de l’eau qui se dit « c’était une sacrée bonne journée ! » La peur est un thème fréquent de la littérature enfantine mais une expression si forte de la solitude est rare. Quel regard porter sur soi ? Comment vivre avec soi-même et avec les autres ? Tout en simplicité et en tendresse, Léo, sous la signature de Carl Norac et d’Ingrid Godon, nous parle de cette incertitude existentielle et de notre fragilité face aux émotions.…