Œuvres poétiques complètes. Tome 1 (1930-1931)

RÉSUMÉ

Avertissement de Charles Bertin
Préface d’Albert AyguesparseÀ propos du livre

Ce premier des trois tomes des Œuvres poétiques complètes, rassemble les trois premières œuvres poétiques de Plisnier.

Si Prière aux mains coupées figurait déjà dans un volume publié chez Labor en 1979, Élégies…

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Tous les vents se rencontrent dans mon cœur
ceux du Nord
et ils traînent des fées tout en chevelures
et des cloches fêlées
et la sirène du bateau-fantôme
qui a respiré toutes les brumes et toutes
les légendes
ceux du Sud
et les infantes noyées élèvent
leurs bras ruisselant d'eaux et de fleurs
et le sable du simoun s'érige et retombe
en perles de fontaine
en fins ossements
ceux de l'Ouest
et des saxophones délirent
et la sainte-aux-courts-cheveux
élève ses yeux ceux de l'aventure
où sombrent des hélices exténuées
des voiles crucifères
ceux de l'Est
et ils font le bruit des invasions et des extases
et ils portent cent reines
qui meurent de traînes trop pesantes
de musique
et aussi la Cavalière
aux dents dures et tout en cuir
ceux du Centre
qui montent verticaux
élevant l'enfance-aux-cent-doigts coupés
ah
tous les vents dans mon cœur se rencontrent
et se confondent
et je suis cette chose qu'on appelle un homme
exténuée de vertige et de féerie
Mes doigts sont sur les vitres
Derrière tombe la pluie chaude
engloutissant les cathédrales
Les belles faces de femmes
Les tours de fer
Les foules déjà jointes
celle des siècles
celle des créations
celle qui ne laissera ni building
ni forêt
ni croix
ni arche
ni cri
ni dieu
La folie aux yeux pers aux dents magnétiques
Table des matières

Avertissement de Charles Bertin

À la rencontre de l'œuvre poétique de Charles Plisnier, d'Albert Ayguesparse

Élégies sans les anges
Prière aux mains coupées
Histoire sainte
   Prélude
   Marie
   Interlude
   Idylle
   Interlude
   Le jeu de Satan
   Interlude
   Béatitudes
   Interlude
   Passion
   Finale

À PROPOS DE L'AUTEUR
Charles Plisnier

Auteur de Œuvres poétiques complètes. Tome 1 (1930-1931)

Charles Plisnier est né à Ghlin (Mons), le 13 décembre 1896. Quatre ans plus tard, Bernard Plisnier, son père, chef d'une entreprise de mercerie, s'installe à Mons, à la rue Chisaire, avec sa famille. Charles n'a pas onze ans lorsqu'il commence les humanités anciennes à l'Athénée de Mons. Il s'intéresse bientôt à l'écriture et se lie d'amitié avec Herman Grégoire qui signe des poèmes.Plisnier publie ses premiers poèmes dans Flamberge, une revue que dirige Arthur Cantillon. En 1913, il fonde avec Grégoire une revue littéraire, Ferveur, et fait paraître une mince plaquette, Voix entendues. Il est encouragé par Émile Verhaeren qui séjourne au Caillou-qui-bique, à Roisin. Au cours de la guerre de 14-18, il achève ses humanités, compose une pièce en trois actes, L'amante, et tente, en 1917, de passer la frontière hollandaise afin de rejoindre les armées alliées. Il échoue et se réfugie à Bruxelles.En 1919, il commence des études de droit à l'Université libre de Bruxelles et adhère au communisme. Il fonde la revue Haro, littéraire et révolutionnaire, il crée un journal hebdomadaire, Communisme, collabore à des publications d'extrême gauche. Il participe, comme délégué de l'association des étudiants socialistes belges, au Congrès International de Genève et adhère à la Troisième internationale.Il publie plusieurs livres : La guerre des hommes (poèmes, 1920), Réformisme ou révolution (essai, 1921), etc. Marié en 1921 à Alida Depriez, il est docteur en droit l'année suivante et s'inscrit au barreau de la Cour d'appel de Bruxelles. Il se fixe dans cette capitale, place Morichar, dès 1923. Dès lors et pendant près d'une décennie, ses activités politiques vont l'éloigner de l'écriture. Il dirige le Secours rouge international, participe à de nombreux congrès, voyage dans toute l'Europe, échappe de justesse à la terreur blanche qui sévit dans les Balkans, est nommé commissaire politique lors de l'insurrection communiste de la Ruhr, participe au Congrès de Moscou et est élu au Praesidium juridique international. En 1928, aux côtés de Trotsky, partisan de la "révolution permanente", en opposition à la troïka Staline, Zononiev, Kamenev, Plisnier, lors du Congrès d'Anvers de l'Internationale est exclu de celle-ci. L'année suivante, il abandonne même l'opposition trotskyste et s'intéresse de nouveau à la littérature.Avec le poète Albert Ayguesparse, il fonde une revue, Prospections, et rassemble chez lui, tous les mardis, un groupe d'écrivains et de penseurs. Prière aux mains coupées paraît en 1930.Dès lors, il publie régulièrement, fonde diverses revues et écrit pour le théâtre (La mort d'un enfant, pièce radiophonique, 1934). Il abandonne progressivement la poésie pour se consacrer à la prose. Son roman, Mariages, paraît en 1936. L'oeuvre connaît le succès, mais manque de peu le Prix Goncourt. L'année précédente, son livre de nouvelles, Faux-passeports ou les mémoires d'un agitateur, a été publié d'une manière assez confidentielle. Réédité en 1937 par Corrêa (Paris), sera jumelé à Mariages, jumelage auquel on attribuera le Prix Goncourt 1937. C'est la première fois qu'un auteur étranger reçoit cette remarquable distinction, c'est aussi la première fois que cette récompense est attribuée à deux livres. Plisnier est élu, la même année, au sein de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Il abandonne le barreau et décide de se consacrer entièrement à la littérature. Il quitte la Belgique et s'installe en France, au coeur de la Brie, à Courtacon, au domaine de Montferrat. Sa carrière de romancier se poursuit abondamment, entrecoupée par la publication de derniers recueils de poèmes. En 1939, paraissent les deux premiers tomes de Meurtres. Mais les menaces d'une nouvelle guerre se précisent. Plisnier prend position contre la politique de neutralité de la Belgique. Dans ce but, il fonde avec quelques-uns de ses amis, un journal hebdomadaire, Alerte. Dès le déclenchement des hostilités, en 1940, il trouve refuge en Bretagne, puis au coeur du Berry et, finalement, en "zone libre". Il continuera cependant à publier les trois derniers tomes de Meurtres (1940 et 1941) et quelques autres titres.Dès la libération, il milite au sein du Mouvement Européen et, en Belgique, défend la thèse fédéraliste, lors du Congrès national wallon, à Liège. Réinstallé à Montferrat, il continue inlassablement sa tâche d'écrivain, publiant beaucoup et collaborant à d'innombrables journaux et revues.En 1950, il est élu président de l'Union fédéraliste des minorités et régions européennes. L'année suivante, il participe aux Rencontres internationales de Genève. Mais sa santé s'altère. En mai 1952, il doit s'aliter, puis subir, quelques semaines plus tard, l'ablation de la vésicule biliaire. Il meurt le 17 juillet 1952. Ses funérailles se déroulent le 21 juillet, dans le cadre émouvant de l'abbaye de la Cambre. Il est inhumé au cimetière de Mons. En 1954, se crée, à Bruxelles, la Fondation Charles Plisnier.

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