Corinne Hoex

PRÉSENTATION
Il y a d'abord les yeux, ce regard qui peut redevenir celui d'une petite fille. Elle aurait fait des études scientifiques, aurait pris des habitudes de chercheuse, de documentaliste. Aurait appris l'usage des mots, apprivoisé leur manipulation.Le regard, c'est la première arme d'un écrivain, son premier bagage. Les phrases ne viennent qu'ensuite, quand les images sont déjà triées, classées et prêtes à resurgir. Les mots s'assemblent alors, s'ordonnent et recomposent le tableau.Tableau, le terme ne vient pas par hasard. Corinne Hoex est historienne de l'art, elle sait que les images ont des couleurs, des parfums, une trame et bien des choses encore à raconter. Elle sait que les mots peuvent se regrouper pour former une thèse, un roman, un poème; tout dépend d'une précision, d'une évocation, d'un silence qu'elle laisse se glisser.Ensuite se confondent la mémoire d'un regard et la musique d'une phrase, l'une et l'autre ciselées, s'épaulant avec précision. Un travail de patience qui ne garde, à la lecture, aucune trace de ses efforts. Ce qui s'écrit conjugue l'innocence et la durée. Corinne Hoex n'emporte pas le lecteur dans une histoire, elle en fait le complice.Corinne Hoex vit à Bruxelles. Licenciée en Histoire de l'Art et Archéologie, elle a travaillé en tant qu'enseignante, chargée de recherches et documentaliste. Depuis quelques années, elle se consacre à l'écriture de fictions.
BIBLIOGRAPHIE
PRIX
  •   Prix Marcel Thiry 2010
  •   Prix Emma Martin 2008 de l’Association des Écrivains de Belgique (Ma robe n'est pas froissée)
  •   Prix Indications du Jeune Critique 2008 (Ma robe n'est pas froissée)
  •   Prix Soroptimist 2002 de la Romancière Francophone
  •   Prix des Amis des Bibliothèques de la Ville de Bruxelles 2001
NOS EXPERTS EN PARLENT
Le Carnet et les Instants

Savez-vous danser le tango?Corinne Hoex vous y invite, dans un poème troublant, cerné des sombres, intrigantes gravures de Martine Souren, intitulé tout simplement Tango.Il faut danser, nous rappelle-t-elle, mais il lui manque une robe qui tienne au corps, alors que la sienne se dérobe en soieries glissantes, en rubans satinés, en franges mouvantes.Une étrange plaquette, qui nous laisse au bord d’un secret. L’art de danser le tango, de tout son cœur, de tout son corps, peut-être.Francine Ghysen


Le Carnet et les Instants

Dans Leçons de ténèbres, Corinne Hoex s’inspire de l’œuvre de Gesualdo (1566-1613) et de la « légende noire » [1] qui caractérise sa vie. À travers cinq mouvements, en de courts poèmes, elle décrit le musicien mais aussi la condition humaine en général et l’artiste moderne en particulier : comme un leitmotiv  y revient  en effet un substantif : « solitude ». Descendant d’une famille noble de Sicile, Gesualdo se rendit célèbre en 1590 en faisant assassiner sa première épouse et son amant. L’œuvre de ce maître du madrigal italien attendra les années cinquante pour être appréciée mondialement à sa juste valeur.  À la mort de son père, il devient un des princes les plus riches de l’Italie du Sud. Remarié, il s’installe à Ferrare, important centre…


Le Carnet et les Instants

Dans le recueil poétique superbement illustré par Marie Boralevi, Corinne Hoex cisèle en des textes aussi percutants que concis un univers trouble gravitant autour de l’enfance, de la condition féminine. Sous la forme de comptines acérées, elle nous plonge dans la loi de la prédation masculine, dans le ballet de la blondeur enfantine et de son saccage. Les exergues d’Annie Ernaux et de Caroline Lamarche donnent le ton de cette éducation/déséducation sentimentale que l’auteure de Ma robe n’est pas froissée, Le grand menu, Le ravissement des femmes déplie en six scansions allant de l’état de grâce à la mise à mort de la nymphette. L’échiquier de la séduction féminine et de la destruction ne ménage aucune issue : toujours déjà écrite, l’histoire distille son…


Le Carnet et les Instants

Existe-t-elle vraiment cette ville d’Uzès ? Sans doute est-ce une destination prisée pour les amoureux du Sud de la France mais pour d’autres, le nom même de cette commune résonne comme un leurre, une hypothèse. Pour Corinne Hoex, la ville n’a pas de consistance même si paradoxalement elle n’en finit pas de bruire, de renvoyer l’écho d’une déception. Le titre de son dernier recueil en témoigne, Uzès ou nulle part. Une ville comme gommée de la carte, une ville-fantôme.Il disait Uzès,Un jour à Uzès.Le nom d’une villeOffert en otage.Il disait UzèsComme il disait rienUn leurre. Une chimère.Un divin mirage.Quel mirage ? Celui sans doute d’une promesse faite, celle de visiter la cité en compagnie de l’autre, d’arpenter ses ruelles, ses jardins. Sentir ensemble…


Le Carnet et les Instants

Publié aux éditions Tétras Lyre, le dernier ouvrage de Corinne Hoex semble le miroir d’un autre, paru une dizaine d’années auparavant dans la même maison, L’autre côté de l’ombre (2012) : format identique, coexistence du texte et de l’image,  questionnement du visible et fractionnement d’un long poème en petites parts subtiles – comme pour étirer les secondes et y puiser plus encore de matière à explorer. L’ombre de toi-même est un livre délicat, patiemment tissé entre les instants nébuleux qui marquent l’entrée dans la nuit.Tu viens au monde le soir.Le projecteur s’allumeau pied de la chapelle,ravit dans son faisceaules branches du tilleul,le feuillage du grand chêne.De cette lumièrechaque nuit tu nais.Cette fois cependant, Corinne Hoex voyage en solitaire.…


Le Carnet et les Instants

Corinne Hoex est aussi bien prosatrice que poétesse. Elle en offre une preuve éclatante en ce printemps où, quelques semaines à peine après la sortie du livre de poésie L’ombre de toi-même parait un recueil de récits courts, Nos princes charmants. L’ironie point sous l’intitulé doucereux. Ni princes ni charmants, les personnages masculins dépeints ici sont des maris infidèles, des compagnons indifférents, qui préfèrent leur travail à leur épouse, des hommes vieillissants, dont le pouvoir de séduction s’amuït, des amants lassés. L’un ment pour dissimuler ses frasques, l’autre se fait odieux, quand un troisième ne voit plus guère en sa compagne qu’une cuisinière à sa disposition. Racontés surtout du point de vue des femmes, ces fictions déclinent toutes…