Etiquettes à coller

À PROPOS DE L'AUTEUR
Julos Beaucarne

Auteur de Etiquettes à coller

Julos Beaucarne est né à Écaussines le 27 juin 1936. Il fait ses humanités au Collège Saint-Vincent de Soignies. Il exerce ensuite divers métiers, tout en devenant musicien, mime et chanteur. Ses débuts de chanteur devant un public, c'est en Provence, en 1961, qu'il les fait. Divers prix vont le récompenser au long de son chemin : le Prix des Critiques de Variétés, le Prix Charles Cros, le Prix Loisirs-Jeunes, le Prix de la Chanson de la Sabam (Société des droits d'auteurs et compositeurs), le Prix de la Pensée Wallonne, etc... Julos parcourt le monde avec ses chansons : de l'Europe à l'Amérique latine, de l'Inde à la Chine, de la Thaïlande aux pays d'Afrique. Il crée le Front de Libération des Arbres fruitiers et le Front de Libération de l'oreille. Musicien et poète, Julos Beaucarne est aussi écrivain et sculpteur. Son exposition Les objets détournés voyage de galerie d'art en galerie d'art. Un fort bel ouvrage est d'ailleurs né de cette exposition, avec la complicité du photographe Daniel Fouss. Mais les talents du poète car il reste poète avant tout, à nos yeux en tout cas, sont aussi allés vers la bande dessinée, puisqu'une complicité avec Jean-Claude Servais a conduit les deux compères à la publication, chez Casterman, de L'appel de madame la baronne... Il est pourtant bien difficile, à travers les pages de ses nombreux ouvrages, d'oublier le chanteur. L'intégrale de ses chansons a paru en 1992 en CD, et il reste toujours un air de Beaucarne dans un coin des mémoires, qu'il s'agisse de cette petite gaïole, de Miss Univers, ou encore de la Chanson pour Loulou, dédiée à sa femme assassinée en février 1975, le laissant seul sur le pont avec nos deux p'tits moussaillons... Les facettes de Julos, c'est l'écologie, c'est l'amour, c'est la paix dans le monde, les droits de l'homme, la tendresse, la nostalgie et l'avenir, et encore l'humour. C'est Julos «de son petit coin», avec des monologues et des chansons aux accents chauds du dialecte. C'est Julos le voyage, voyage où il traîne ses racines de pays en pays. Et puis, il y a aussi Julos voyageur textuel, qui écrit sur Jacques Brel (Brel , Acropole, Paris, 1990) : Ce livre est un voyage textuel en résonance aux chansons de Jacques Brel, à ses directions, à ses méandres. Il est profondément infidèle à la trame de ses jours, il court d'un côté à l'autre de sa trajectoire, il s'arrête, rebondit à tout bout de champ, il survole ou plonge tout à coup sur un fait, sur une anecdote, et s'y accroche. Le monde de Julos est un monde où il ne peut que faire bon vivre. L'esprit Beaucarne, notion encore trop peu répandue, devient sans doute, au fil du temps, un mode de vie: voir le beau et le bon avant de découvrir le négatif des choses. Prendre ce qu'il y a de meilleur, ouvrir les yeux pour regarder, voir ce que la mère nature nous offre de fantastique. L'esprit Beaucarne, c'est aussi plonger dans ses racines pour mieux découvrir l'universel. S'il chante la Wallonie aux Chinois, aux Brésiliens ou, bien plus proches de nous, aux Français, c'est que dire ses racines est un besoin commun à tous les peuples, une sorte de gnôthi seauton populaire qui rapproche les gens.

Et puis, il y a le Julos des réalités, des actualités, du bout de la vie :

"L'enfance comme toutes les saisons de la vie est dure à traverser.

Et la mort, tu me diras, n'est-ce pas dur à traverser?

Et cette solitude quand on sent que le moment est venu de rendre l'âme, l'élastique qui se tend et tout à coup casse.

Le repos éternel.

Y a personne pour t'aider ni pour te comprendre il faut passer ce défilé tout seul, alors pourquoi se faire tant de mal?

Pourquoi ces têtes coupées d'adolescents que transporte par les cheveux un soldat, tant d'enfants nés de mère déplantés de ce monde.

Un jeune homme part un matin à une manifestation de fermiers à Bruxelles du petit village de Mesnil-St-Blaise et ne revient pas le soir.

Et aujourd'hui tous ceux qu'on torture chez nous, ailleurs, et ce galimatias et la course aux armements de plus en plus raffinés?

Dans tous les pays les budgets des armées augmentent.

On a l'impression que ce n'est pas l'armée qui est au service du pays mais que c'est le pays qui est au service de l'armée."

(Mon terroir, c'est les galaxies, 1981)

  Heureusement, les temps évoluent, et les budgets militaires ont une agréable tendance à rétrécir. Préférons donc le Julos de la vie, de l'humour-amour ou de l'amour-humour : "

Elle avait pris dans son armoire à seins une paire de seins du dimanche et une paire de mains à faire l'amour.Lui avait changé de tête, il avait pris dans son garde-tête sa tête des beaux jours et ensemble ils prirent dans une autre   armoire un chemin bordé d'arbres et odorant et parfumé. Puis ils vécurent le plus beau jour de leur vie qu'ils avaient été chercher dans le tiroir des jours."

(Julos écrit pour vous, Ed. Duculot.)

Site officiel : www.julos.be

AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "Etiquettes à coller"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9226 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Mes inscriptions 1945-1963

À l’instar de Paul Nougé et Marcel Mariën, Louis Scutenaire…

Le virelangue

Que Julos Beaucarne affectionne le virelangue - dont on ne sait peut-être pas que c'est mots ou phrases…

Silence, Chavée, tu m’ennuies. 1031 aphorismes rassemblés par Jean-Philippe Querton

Figure incontournable du surréalisme belge (et plus particulièrement du groupe hennuyer), Achille Chavée demeure nimbé d’une aura qui, cinquante ans après sa disparition, rend toujours son cas aussi fascinant et épineux. Ayant physiquement combattu la «  bête immonde  » durant la guerre d’Espagne puis en tant que résistant entré dans la clandestinité, le brigadier international Chavée traîne cependant quelques dérangeantes casseroles rouges. À commencer par les soupçons d’interrogatoires musclés durant des procès staliniens à l’encontre de militants anarchistes. L’info est catégoriquement relayée dans la notice Wikipedia, mais sérieusement réévaluée dans certain article de Paul Aron sur l’engagement des écrivains belges francophones contre le franquisme… Mais depuis quand juge-t-on de la valeur d’un écrivain, d’un poète sur ses actes militants et ses aveuglements idéologiques ? Et même sur sa biographie, l’homme fût-il, imaginons, avocat porté sur la bibine, joueur de poker impénitent et mauvais perdant de surcroît, individu signalé comme désagréable et méprisant envers son épouse ? C’est bien connu, les artistes, les vrais, ne progressent pas, ils empirent, selon le célèbre adage : «  On commence par tuer sa mère et on finit par voler la cathédrale de Chartres.  »Au fait, qui a dit cela ? Chavée, justement, l’expert en prononcé de sentences laconiques, dont Jean-Philippe Querton propose un recueil d’aphorismes – presque – exhaustif ; 1031 en tout, c’est élégant et solide comme un nombre premier, et cela contient l’essentiel de «  l’enseignement libre  » dispensé par un esprit toujours frappeur. Car, grâce à Chavée, on apprendra que «  La chaise est toujours assise  », «  Le pain n’a pas faim  », «  Une dynastie est une collection de cadavres numérotés  » et que «  Le bossu se démontre par sa bosse  ».Selon les mots de Chavée lui-même, l’aphorisme est un genre d’auto-défense où se crée «  un équilibre entre le lyrique et le réel  ». La définition du genre est parfaite. Les antiphrases, antiproverbes et antimorales délivrés en rafales dans ce substantiel volume sont extraits des recueils publiés à La Louvière au Daily-Bul ainsi que de l’œuvre complet (au masculin, permettez) publié par les amis de Chavée. Libre à quiconque de les grappiller ou de les lire en enfilade, l’important est d’« apprendre entre les lignes de la page blanche  ».   Dans la galerie d’évocations qui précède l’ensemble, les beaux mots d’André Miguel rendent l’ambivalente présence de Chavée presque palpable : «  Il avait une présence physique extraordinaire. Un regard à la fois tendre et pénétrant avec une certaine dureté par moment et aussi un visage de mage, surtout à la fin de sa vie de mage et de peau-rouge. Il y a avait chez lui quelque chose de diabolique si on veut, mais aussi une grande tendresse…  »Chavée, tu déranges. Chavée, tu incommodes. Chavée, tu…