Un jour maman a affirmé à son fils chéri qu’il deviendrait tellement grand que les oiseaux le prendraient pour un arbre. Ce jour est arrivé ! Il a suffi de ne pas bouger pour que deux oiseaux viennent s’installer et fabriquer un nid douillet. Trois œufs sont apparus et bientôt, trois petits becs ont fendillé la coque pour réclamer à manger. Cela s’est passé le temps d’un après-midi ensuite les locataires sont partis laissant dans la tête d’un petit garçon…
Auteur de Le nid de Jean
Suzie a perdu le sourire, inquiète de ce qui se trame dans le monde des adultes. Inquiète d’inquiéter plus encore les adultes. Elle se compose une collection de sourires à arborer en toutes circonstances. « Un sourire comme défense ». La pauvre Suzie retient tout et garde ses sourires figés. Face impeccable, elle fait face jusqu’à ce que ses sourires de papiers se déchirent. Qui est Suzie ? Elle se cache derrière ses multiples sourires qui la dissimulent, l’étouffent peut-être. Plus elle sourit, plus la vie se complique. Suzie tient ses sourires, contient ses sentiments, jusqu’au « déluge » des émotions. Jusqu’à ce qu’enfin, les parents comprennent et rassurent l’enfant qui en avait besoin. Découper, découper les sourires. Raconter, mettre en image les émotions des enfants. Anne Crahay comme autrice, comme illustratrice, nous touche avec délicatesse, nous montre et rend visible ce qui se cache. Les sentiments. Par ses collages poétiques, son monde, elle nous emmène à la découverte de ce dont sont capables les enfants protégeant, se protégeant. Où se cachent les émotions ? Dans les sourires figés de Suzie, visibles par tous, dans le cœur gonflé de Suzie, cachés…Sur la quatrième de couverture, tout en bas, au-dessus du code-barres, une notification : « Pour petits et grands ». C’est si vrai. « L’histoire d’une petite personne » nous rappelant sincèrement et de manière touchante combien il est difficile de nous exprimer parfois lorsque nous sommes dépassés par nos émotions. Combien il est plus facile alors de « faire semblant », d’afficher un sourire comme Suzie, reine du langage des sourires. Combien il est difficile de lire les visages mais si important de le faire et de percevoir ce qui se cache derrière le sourire. Hélène Théroux La vie amène son lot d’événements et certains peuvent nous faire perdre le sourire. C’est ce qui est arrivé à Suzie qui inquiète, par ce qui se trame dans le monde des adultes, se sent obligée de fabriquer 1000 sourires de papier… autant d’occasions de faire semblant que tout va bien. Mais les sourires de papier ne peuvent pas être de longue durée. Ils s’envolent, se mouillent et finissent par se déchirer. Suzie n’a plus de sourire à accrocher à ses oreilles. Il est temps alors de laisser librement couler le flot d’émotions emmagasinées. Ce magnifique album réalisé à partir d’illustrations primées lors du Salon du livre de jeunesse de Bologne 2010 est empreint de poésie et de sensibilité. Il offre de multiples occasions de création et permet d’aborder, avec beaucoup de délicatesse, les émotions. Il touche encore par la singularité des illustrations réalisées principalement en collage, mais aussi par la force et la beauté des mots. À découvrir…
Pour réaliser Papy de neige , les Editeurs ont réuni une jeune illustratrice dont c’est le premier album et un auteur chevronné pour ado et adultes qui s’adresse ici aux enfants. C’est l’hiver. Il neige fort. Le jeune narrateur (ou peut-être est-ce une jeune narratrice ?) et son Papa construisent un grand bonhomme de neige. Avec tout ce qu’il faut pour qu’il ait l’air d’une vraie personne. Des noix pour les yeux, une écharpe, un chapeau et des gants. Quand la neige s’arrête de tomber, le bonhomme commence par résister. Le soleil lui donne de l’éclat. Mais petit à petit, l’air se réchauffant, le bonhomme se met tout doucement à rapetisser, à rétrécir, à fondre. Jusqu’à n’être plus qu’un petit tas blanc sur le sol. Ce que je ne vous ai pas dit c’est que le jeune narrateur avait un Papy. Sans que le mot ne soit jamais prononcé, le lecteur a compris que ce Papy - le papa de son papa - est mort. Or ce papy adorait la neige. « Il disait que la neige apaise la tristesse et la colère ». Et pour le gamin, le bonhomme de neige « beau et fier » ressemble à son Papy. A tel point qu’accompagner l’homme de neige dans sa courte vie, lui permet de revivre les derniers moments avec son Papy et d’accepter l’inéluctable. D’une certaine manière, la neige a apaisé la tristesse de l’enfant et peut-être même sa colère.…