Barbara Abel s’est fait un nom dans le monde très prisé des auteurs de polars où elle poursuit son chemin depuis la parution de L’instinct maternel, en 2002, qui lui a valu le Prix Cognac. Avec son onzième roman, elle nous entraîne dans un tourbillon de faits d’une rare et noire densité, au cœur des désordres familiaux.Camille est une jeune mère dont la vie pourrait être sans histoires. Sa petite fille Emma, dont on a fêté le cinquième anniversaire, lui vaut des éloges pour sa beauté et elle forme un couple aisé avec Patrick, son mari, et ses copines lui envient sa situation. Mais elle a depuis peu succombé aussi aux charmes d’Étienne, un homme plus âgé qui la poursuit de ses assiduités et ne lui laisse aucun répit, lui offrant la part d’aventure pimentée qu’elle…
Je t’aime, le nouveau roman de Barbara Abel, est construit autour d’un fait divers. Un jeune conducteur percute un car scolaire, tue un écolier de sept ans assis au mauvais endroit dans le bus, et meurt lui-même sur le coup. La police reconstitue sans peine la chronologie des faits et trouve rapidement les causes de l’accident : le jeune homme avait fumé du cannabis toute l’après-midi avant de prendre le volant.Si la romancière s’impose comme l’une des valeurs sûres du thriller francophone actuel, son dernier livre ne comporte pas de crime à proprement parler. La double mort, élucidée d’emblée, ne laisse guère de place au doute quant à ses causes. C’est donc sur le terrain des conséquences que se déplace le suspense. Le roman explore les répercussions dévastatrices…
Voilà quatre ans que Jeanne n’est plus là, sans vraiment être partie non plus. Son corps repose sur un lit d’hôpital, un peu comme un appareil électrique en stand-by : alimenté mais inactif. Son esprit semble en pause, ou absent, ou en tout cas hors d’atteinte. Néanmoins, depuis ses contrées inconnues, Jeanne continue d’influencer la vie de sa famille.Celle de son mari que la culpabilité éloigne de nouvelles aventures amoureuses. Celle de sa mère, modèle d’abnégation, qui refuse de renoncer à l’espoir d’un réveil de plus en plus improbable. Celle de son père qui, malgré la visite de sa fille dans ses cauchemars, n’a jamais pu se résoudre à faire cesser ce que certains qualifient d’acharnement thérapeutique. Celle de sa sœur Charlotte aussi, qui aspire…