À Ittre, le Musée Marthe Donas consacre une exposition, du 23 novembre 2019 au 19 janvier 2020, à une figure de la peinture et de la poésie francophones belges, Cécile Miguel (Gilly, 1921 – Auvelais, 2001), épouse de l’écrivain André Miguel (Ransart, 1920 – Gembloux, 2008). À cette occasion, le Musée propose sur son site web un dossier pédagogique réalisé par Béatrice Libert à l’intention des enseignants et les éditions du Taillis pré publient, sous la plume d’Yves Namur et avec un avant-dire de Marcel Daloze, un catalogue très substantiel, richement illustré de reproductions, photos, manuscrits et lettres qui rend justice à cette créatrice aujourd’hui occultée : Cécile Miguel, une vie oubliée brosse le parcours existentiel de l’artiste, quittant avec…
Dis-moi quelque choseQue je puisse interroger le nuageL’ouvrirLe défaire de fond en combleLe creuserL’aimer tout simplement Dis-moi quelque chose épouse le calendrier des saisons, leurs cycles, leurs éléments et leurs couleurs. Au sein de chacune d’elles, « quelque chose » est donné à entendre, à espérer. Le poème vient, dans ce recueil d’Yves Namur publié aux éditions Arfuyen, déposer une voix, vibrant au diapason du ténu, de l’incertain, de l’inespéré. Ainsi, dans le « dis-moi », dans cette adresse – à l’autre, au lecteur, à soi-même – qui ouvre chacun des sizains, s’entend l’espoir d’une parole, d’une formulation. Ce dernier constitue autant le noyau que le fil rouge de ce recueil.Chacune des quatre sections épouse les motifs associés…
« J’avais soudainement l’intime et profonde conviction de naître ». Ainsi débute le nouveau livre d’Yves Namur, inscrit d’emblée dans le scénario de l’illumination, cette expérience bouleversante que plusieurs traditions – hindouiste, bouddhiste, chrétienne – présentent comme une seconde naissance, le moi s’y effaçant au profit d’une sensation souveraine. Chez Namur, toutefois, l’évènement ne présente pas un caractère religieux, si l’on excepte un passage de quelques pages ; en second lieu, il n’est pas le résultat d’un long apprentissage mais surprise pure ; enfin, il relève moins de l’aboutissement que d’une aventure nouvelle… Vers la fin du livre, il est question d’une amie…
Après une première période de publication (1974-1978) suivie d’un silence de six ans, Yves Namur fait paraitre deux recueils qui annoncent une poétique moins transgressive quant à la forme linguistique. Or, au même moment, l’académie gastronomique dont il est membre lui propose d’écrire à propos de l’œuf, défi que le poète relève dans un style proche des expériences lettristes ou spatialistes. Le manuscrit n’est pas publié, hormis deux ou trois textes en revue : l’auteur pense qu’il est trop marginal, qu’il n’intéresserait personne. Il envisage même de s’en débarrasser, ou encore de le publier sous pseudonyme… En 2019 pourtant, il le soumet à Francis Édeline, spécialiste de la « poésie concrète »,…
« Toutes ces traces, Les connues, les oubliées Ou les perdues Veulent-elles aussi nous porter De l’autre côté du temps Et du fleuve noir ? », s’interroge leur évocateur poète passionné Yves Namur dans son livre La nuit amère.Ces traces Qu’on laisse chaque jour Derrière soi _ Comme autant de silences Ou de feuilles tombées sur l’herbe. Avec l’auteur, nous vibrons d’espoir (« Tu écris pour rendre visible l’invisible », « Lorsque deux mains se cherchent Et se touchent dans l’obscur, Est-ce cela Qu’on appelle l’aube des cœurs Et des flamboyants ?»)Nous apprenons à écouter les feuilles « qui s’abandonnent volontiers Aux promeneurs Et aux rêveries du solitaire. »Nous croisons les larmes d’un poème « écrit sous la lampe des tristesses. »Nous…