Poudrière et autres poèmes

RÉSUMÉ

Avant-lire de René de Ceccatty
Textes réunis par Gérald PurnelleÀ propos du livre

Il y a chez Jacques Izoard, comme chez Du Bellay, Apollinaire et Max Jacob, une tendance irrépressible à la facétie accompagnant même le désir et l’amour. De cette tendance, naît chez le lecteur la conviction qu’il est convoqué dans un jeu, dans…

DOCUMENT(S) ASSOCIÉ(S)
Lire un extrait

I. Gavés de velours, le grain, le train, le sein.
Toujours la ville et ceux qui vivaient là,
ceux qui disaient « muscat », « coups
pleuvent », « courants d’air ». La marche
endort le laitier. Les hardes et les vignes
croissent, croissent aussi les pluies le long
du corps, les pluies dont les veines protègent
la moelle ou le sureau. Qui vive ?
Sac, je t’enterre. Sac, je te perce : jaillissent
les grains de sang carlates, les pilés
fémurs, les bris d’oeufs.
Dansait l’arbre à l’envers, corps déjà vêtu
d’eau claire, clémence illustre.
La ville est. Exténue.

II. Enfants fourrés et sourds, je vous tiens,
vous couvre de crachats-feux, de crachats-
jeux, de crachats-pieux, de —
Un troucher aussi fin que celui des aveu-
gles. Puis, le sang, l’émeute, le train-train.
Ce qui apparaîtra possible sera bleu.
Voix du papier déchire l’ouïe, quand le
glas casse le sang, quand le langage natal
avoue.
Vêtu légèrement, vêtu de papier, je rejette
la mer, je commence à/ Le loup maigre,
l’élève.
Bourre de tissu la jambe, tire la sève,
aime crusoé sarcastique.

III. Coquille que rien ne suce. Coquille dans
laquelle tu loges avec tes chevaux, tes
galops sans compas.
Va vers cette maison, va vers le grenier
du cygne, le citron du fourreau. Les bons
villageois dressent potence, patience. Derrière
le mot « métier », tu meurs coupé.
Table des matières

Avant-lire, par René de Ceccatty

Ce manteau de pauvreté
Les sources de feu brûlent le feu contraire
Aveuglément, Orphée
Des lierres des neiges des chats
Un chemin de sel pur
Le papier, l’aveugle
Voix, vêtements saccages
Inédit
La patrie empaillée
La chambre d’Iris
Vêtu, dévêtu, libre
Inédit
Le corps et l’image
Sommeil d’encre
Corps, maisons, tumultes
Sulphur
Le corps dans le corps
Le bleu et la poussière
Hocheporte
Pièges d’air
Dormir sept ans
Tout mot tu, tout est dit
Thorax
Lieux épars

À PROPOS DE L'AUTEUR
Jacques Izoard

Auteur de Poudrière et autres poèmes

Le 29 mai 1936, naissance à Liège de Jacques Delmotte dans le quartier populaire de Sainte-Marguerite. Son père est instituteur et sa mère professeur de dessin.1942 : Jacques fréquente l'école communale où son père enseigne. On le sait fasciné par Houdini, le théâtre de marionnettes et la prestidigitation.1948 : Humanités gréco-latines, à l'École Moyenne et à l'Athénée Royal de Liège. Vers l'âge de 16 ans, il publie ses premiers poèmes dans la revue de l'Athénée, Contacts.1954 : Fréquente la Faculté de philologie romane. Mais il travaille pour gagner sa vie et est contraint d'abandonner les études à la Faculté.1955 : Entame des études de régent littéraire. Il collabore à la revue Lettres 55. Il reçoit les encouragements de Georges Linze et Alexis Curvers.1958 : Nommé professeur dans l'enseignement secondaire. C'est de cette époque que datent les premiers voyages et les premières rencontres importantes : Supervielle, André Breton, Francis Ponge, ...1962 : Il publie son premier recueil Ce manteau de pauvreté, sous le pseudonyme de Jacques Izoard.1964 : Membre du comité de rédaction du Journal des Poètes. Les rencontres et les lectures se succèdent : Zadkine, Octavio Paz, Leonor Fini, Robert Varlez ...Il voyage. Émerveillé par l'Espagne.1972 : Ce qui sera un événement, il découvre un tout jeune écrivain, inconnu à l'époque, Eugène Savitzkaya.1972 à 1979 : Création de la revue Odradek, il devient aussi membre du comité d'animation de L'Atelier de l'Agneau, une maison d'édition qu'animent Robert Varlez et Françoise Favretto.1979 : il reçoit le Prix de Poésie de l'Académie Mallarmé, au Restaurant Drouant, pour ce qui est, jusqu'à ce jour, le grand livre de Jacques Izoard, Vêtu, dévêtu, libre publié chez Belfond (1978).1979 à 1994 : Jacques Izoard anime des ateliers au Cirque divers à Liège, est nommé secrétaire des Biennales Internationales de Poésie qui se déroulent désormais à Liège, séjourne à la Villa Médicis, écrit, écrit...Jacques Izoard est décédé le 19 juillet 2008.

AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:corps pluie - "Poudrière et autres poèmes"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9176 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Sommet d’où jeter son pinceau

Autant le dire tout de suite : j’aime Werner Lambersy,…

Nid

Mon corps est une armoire. Je vis dedans. Quand elles viennent, je voudrais me cacher ailleurs.…

Cher instant je te vois

Caroline LAMARCHE , Cher instant je te vois , Verdier, 2024, 96 p.,…