À l’automne dernier, dans le quotidien L’Avenir, Michel Paquot, relevait que les trois recueils de nouvelles de la collection « Belgiques » qui venaient de paraître aux éditions Ker et signés Véronique Bergen, Marianne Sluszny, Michel Torrekens (2020) guignaient vers le passé, ce que confirmait Jean-Claude Vantroyen dans Le Soir. Qu’allait faire Laurent Demoulin de cette proposition d’écrire « un portrait en mosaïque de la Belgique », avec toute la liberté formelle qu’offre le genre de la nouvelle ?Même si l’écrivain commence le recueil par un texte autofictif, « La fille aux deux noms », où il égrène des souvenirs d’école, de visite médicale, de cours de tennis, pour le reste il a plongé son inspiration dans le présent et le futur du pays (des pays…).…
Laurent Demoulin (1966) a étudié à l’université de Liège, où il a reçu les enseignements de Jacques Dubois et de Jean-Marie Klinkenberg. Il y enseigne aujourd’hui. Son premier roman, Robinson, obtint le prix Victor-Rossel 2017. Son frère, le peintre Antoine Demoulin, dit Demant, illustre le présent recueil. Il avait déjà publié d’autres dessins en frontispice d’autres recueils : Filiation, Même mort, Palimpseste insistant et l’édition revue et largement augmentée d’Ulysse Lumumba. Les deux frères avaient aussi publié une œuvre singulière à quatre mains, Homo saltans, où le texte et l’image s’entrelacent en un pas de deux très réussi.« Rien de plus déprimant que d’imaginer le Texte comme un objet intellectuel (…). Le Texte est objet…